L'association Tracés revient à ses origines : la déviation de Mayenne. Née en 1998 à l'heure du choix de son tracé et opposée à cette décision, l'association refait parler d'elle en remettant en cause la troisième tranche de la déviation. « On se pose des questions sur son utilité, précise Christian Roger, redevenu président de Tracés après la fin de son expérience de conseiller municipal. Les objectifs de sécurité des usagers et de fluidité sont complètement remplis avec les deux premiers tronçons de la déviation. Le tronçon nord ne va rien améliorer. »
Et il va coûter cher, trop cher, pour la vingtaine de membres de l'association. Cette tranche est estimée à 22 millions d'euros, un coût qui aurait explosé depuis sa première estimation pour protéger une zone humide. « On parle beaucoup d'argent public, poursuit l'ancien élu de la minorité. Quand on voit comment on déshabille l'hôpital, on se dit que ce ne sont pas les bonnes priorités. » A la place, Tracés préconise de renforcer la Départementale 7, la route qui relie le giratoire de Coulonges au giratoire des Quatre Chemins.
Un temps opposés aussi à la réalisation de cette troisième tranche, les élus défendent désormais becs et ongles l'avancée de ce dossier. « Les D7 et D113 ne pourront supporter un important trafic très longtemps. Elles ne sont pas prévues pour les poids lourds », avait appuyé le maire de Mayenne, Michel Angot, lors de l'inauguration de la deuxième tranche de la déviation.
Pour le député, Yannick Favennec, il serait « irresponsable » de refuser l'inscription de la troisième tranche au plan Etat-Région. « Puisque l'Etat nous dit qu'il va prendre 80 % à sa charge, il faudrait être fou ! On a suffisamment galéré comme ça. Et si on ne prend pas cet argent-là, il partira ailleurs. Rien n'est dû à la Mayenne. »
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