"Ce serait dommage que tu sois handicapée, en vrai !" La phrase aurait été prononcée lors d'une altercation entre deux ferrailleurs et une vendeuse le 11 avril 2023 à Mayenne. Jeudi 12 juin, le tribunal correctionnel de Laval a condamné les deux cousins à des peines de prison. Huit mois pour celui qui a comparu par visioconférence depuis sa cellule, six mois pour le second, absent. Les faits se sont déroulés alors qu'ils effectuaient leur tournée de récupération d'objets. Une première transaction de 280 euros est convenue avec une femme, mais les hommes expliquent devoir retirer des espèces. L'échange verbal dégénère et l'un des deux aurait proféré des menaces. Plus tard dans la journée, une seconde affaire se noue chez un garagiste. Le vendeur remet plusieurs pots catalytiques et des batteries usagées contre 400 euros. Les acheteurs quittent les lieux sous prétexte d'aller rédiger une facture, sans revenir ni payer.
"Je n'ai menacé personne"
Devant le tribunal, le prévenu incarcéré nie toute menace : "Je n'ai menacé personne pour 30 euros de ferraille. Je l'aurais fait pour une bijouterie. J'ai toujours avoué lors de mes dix ou quinze condamnations précédentes... Cette femme est une menteuse." Son casier judiciaire comporte en réalité huit mentions, principalement pour des vols. Son cousin en compte trois. Le parquet a insisté sur la faible importance du préjudice, mais a jugé le mode opératoire préoccupant. Les menaces auraient été proférées par l'homme portant une casquette, identifié comme le prévenu non incarcéré. Me Eric Cesbron, son avocat, a plaidé la relaxe : "Il n'y a pas tout blanc d'un côté et tout noir de l'autre... C'est un achat au black, aucune facture n'a été émise." Concernant les menaces, il souligne les incohérences entre les déclarations du couple victime et rappelle que son client, supposé les avoir proférées, conduisait et n'a pas été convoqué.
Le tribunal a prononcé une peine aménageable pour les deux prévenus. Celui présent en visioconférence a été relaxé pour les menaces. Ce jugement n'a pas apaisé sa frustration : "A chaque fois que je dois sortir, je reprends une peine".
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