« Les absences étaient prévisibles », se désole la substitut du procureur. S'ils auraient dû être quatre à la barre du tribunal correctionnel, seul un homme de 56 ans est présent. Tous les prévenus sont d'origine malienne. Tous sont liés à une société basée à Louvigné, qui employait des personnes en situation irrégulière.
Le créateur de Sam palettes, société de palettes en bois, est un homme de 43 ans, arrivé en France en 1998. Il est en situation irrégulière. Pour créer sa société, car il ne peut ni travailler, ni diriger une entreprise, il a utilisé deux prête-noms : sa soeur et un ami, celui qui s'est présenté au tribunal. Lui vit en France depuis 1989 et dispose d'un permis de séjour. Il n'écrit pas, ne lit pas et parle à peine le français. C'est essentiellement pour des faits de complicité qu'il comparaît. Au tribunal, il explique qu'il ne savait rien, même pas que son ami était en situation irrégulière.
« Nul n'est censé ignorer la loi », déclare la substitut du procureur, qui requiert la culpabilité pour trois des prévenus, le créateur de la société et ses deux prête-noms. « Naïf, c'est un adjectif qui qualifie parfaitement mon client », plaide maître Charlotte Niechcicki, qui indique que le prévenu a voulu aider son ami, « un beau parleur ». Il est condamné à quatre mois d'emprisonnement avec sursis. Le créateur de l'entreprise écope de huit mois avec sursis et 2500 euros d'amende : sa soeur est condamnée à la même peine d'emprisonnement.
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