Madame la procureure, en entamant ses réquisitions, donne le ton : "Pas la peine d’être bien long… monsieur passe autant de temps dehors que dedans."
Il est vrai que le prévenu de 45 ans a déjà été condamné à 32 reprises pour violences, outrages, rebellions, stupéfiants, vols, port d’arme, menaces de mort, violence avec armes, exhibition sexuelle, dégradations ou bien encore agressions sexuelles.
Les victimes : deux autres SDF
Pour cette comparution immédiate, mercredi 20 juillet 2022 au tribunal de Laval (Mayenne), il est dans le box entouré de quatre policiers et on lui reproche des menaces de mort réitérées, un usage de stupéfiants et le port d’une arme blanche. Ces faits se sont déroulés à Laval le 17 juillet.
Cette fois-ci, les victimes sont deux autres SDF : un homme et une femme à l’encontre desquels il a proféré des menaces de mort. Alertées, les forces de l’ordre retrouvent deux individus en fuite. Les policiers découvrent un large couteau et trois morceaux de cannabis dans le sac du quadragénaire.
Les deux victimes sont tout aussi énervées que le prévenu et l’audience est émaillée de cris et vociférations que magistrats et avocats ont du mal à contenir : les acteurs sortent et reviennent comme dans un vaudeville.
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"T'es qu'un menteur !"
La querelle du 17 juillet a pris sa source dans une dette de 40 euros que l’agressé devait rendre à son agresseur. La victime, témoignant à la barre, rappelle que travaillant pour une association qui donne de la nourriture aux SDF, il a déjà par le passé tenté d’aider le prévenu à de nombreuses reprises. Interrogé par le président, le gardé à vue donne des explications embrouillées et salaces qui ne font qu’attirer les foudres des victimes qui lui crient : "T’es qu’un menteur !"
Après que la partie civile, par la voix de son avocate, ait insisté sur l’aide apportée par la victime à son agresseur, le parquet rappelle que le prévenu a déjà été condamné plusieurs fois pour les mêmes motifs que ceux qui lui sont reprochés aujourd’hui.
Prison avec sursis
Maître Guyot, pour la défense, fait citer un témoin qui serait le véritable propriétaire du couteau. L’avocat, à l’exception de la détention de cannabis, conteste les accusations portées contre son client et demande la relaxe.
Le lourd passé judiciaire du SDF ne joue pas en sa faveur et il est condamné à dix mois de prison avec maintien en détention. Il lui est en outre interdit de détenir une arme pendant cinq ans.
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