Laval. Un père de famille condamné pour avoir commis des sévices sur sa fille

Entre 2011 et 2018, ce père de famille a infligé des sévices à sa fille, durant la période allant de ses 7 à ses 14 ans. La fillette est désormais une femme de 20 ans et elle se tenait, jeudi 25 janvier, devant son bourreau, dans le tribunal de Laval : la procureure souligne à cette occasion que la victime a "le courage d'être présente".

Le prévenu est un gérant de bar de 49 ans qui ne répond que partiellement aux accusations du tribunal et dont la faible voix trahit une grande honte de s'exprimer devant un tribunal entièrement féminin. Les faits qui lui sont reprochés sont sordides : faire asseoir nue sa fille devant un miroir l'obligeant à commettre des actes intimes, lui apprendre les relations sexuelles avec un coussin, lui pincer les seins, qu'il renommait "Laurel et Hardy" - en référence aux comiques britanniques du cinéma burlesque -, lui faire utiliser un vibromasseur ou encore, faire des photos d'elle dénudée…

À la barre, le prévenu avoue que son mariage n'est pas un succès et que ses frustrations sexuelles expliquent son attitude envers son propre enfant. Il reconnaît prendre ainsi son plaisir et avoue avoir des pulsions.

La présidente du tribunal ajoute que la victime a subi la vindicte de la famille, avec une belle-mère qui la rendait responsable de l'éclatement du foyer : surtout, la jeune femme souffrait de l'éloignement de son demi-frère qui ne connaîtra des faits que la version de sa mère. C'est pour lui qu'elle a longtemps hésité à porter plainte.

Quatre ans de prison, trois avec sursis probatoire

Le parquet rappelle que l'homme est poursuivi pour voyeurisme, agression sexuelle et corruption sexuelle incestueuse d'un mineur de 15 ans. Il a fait de sa fille "un objet sexuel", clame la magistrate.

Le tribunal suit ainsi les réquisitions du parquet et condamne le père à quatre années de prison dont trois avec sursis probatoire de 24 mois. La partie ferme pourra être effectuée par une détention au moyen d'un bracelet électronique. L'homme devra se faire soigner, travailler, et son nom figurera au registre des délinquants sexuels.