Mayenne. Appel au 15 avant d'aller aux urgences : le Samu se met en grève

"Oui, ça craint pour l'été !" Guillaume Briand, assistant de régulation médicale au Samu en Mayenne, n'y va pas par quatre chemins. Comme ses collègues Rémy et Claire, il appréhende la fermeture des trois services d'urgences de Laval, Mayenne et Château-Gontier la nuit pendant tout l'été. Ils craignent la mauvaise prise en charge, l'accident.

"Chaque minute compte"

Car c'est sur l'équipe du Samu que repose le dispositif imaginé par l'Agence régionale de santé et le Groupement hospitalier de territoire pour pallier cette fermeture. Le message est d'appeler le 15 pour les urgences vitales et le 116 117 pour la permanence des médecins libéraux. "Le week-end dernier, alors que la fermeture n'était pas encore effective, à 2h55 du matin, j'avais deux appels en attente avec 8 minutes 10 d'attente. Et mon collègue avait un autre appel 15 avec plus de deux minutes d'attente, se souvient Rémy Besson. Ça marque." Or, Caroline Brémaud, la cheffe des urgences, est formelle : "Dans le cadre d'une urgence vitale, chaque minute compte." La question de la perte de chances est clairement en jeu.

Force ouvrière a ainsi déposé un préavis de grève illimitée, à partir du samedi 8 juillet, pour l'ensemble du personnel des assistants de régulation médicale. Dans les faits, le personnel sera assigné et continuera à répondre aux appels, mais les revendications sont posées. "Et les Mayennais doivent être au courant", souligne Sylvain Bihel, secrétaire adjoint du syndicat FO de l'hôpital de Laval.

"Il faudrait 23 équivalents temps plein"

Le syndicaliste poursuit : "Il faut que les tutelles mettent les moyens et anticipent. Actuellement, trois collègues sont en arrêt. Les assistants de régulation médicale sont donc quatorze sur dix-sept. En 2022, 30 000 appels n'ont pas pu être décrochés. Avec la demande de régulation en plus, il faudrait 23 équivalents temps plein. Le week-end dernier, l'administrateur de garde a obligé à des vacations supplémentaires le lundi soir. Il y a un risque d'explosion de l'équipe. Le choix de la régulation s'est fait sans concertation. Une collègue a pleuré en lisant la presse car elle a compris qu'elle recevrait plein d'appels. Les collègues font pourtant tout ce qu'ils peuvent."

L'intersyndicale appelle également les Mayennais à se mobiliser face à la situation. Un rassemblement est organisé samedi 8 juillet à 10h30 devant l'hôpital de Laval. Le cortège prendra la direction de la préfecture.