« Je partage juste pour montrer ce qui se passe dans le monde », lance le prévenu, courbé, presque suppliant, devant son interprète. Le 14 mars, il comparaît devant le tribunal de Laval pour apologie d'actes terroristes. Ce Tunisien de 27 ans, sans papiers, a posté entre mars 2014 et février 2018 sur sa page Facebook des vidéos, des photos d'exécution conduites par le groupe terroriste Daech.
« On trouve aussi des photos de Ben Laden, de Saddam Hussein ou encore des prédications d'un imam égyptien appelant au Djihad », lance le président Thouzellier. Les policiers ont découvert ces publications, lors d'une enquête menée sur un éventuel mariage blanc, liant le prévenu et une femme ayant 25 ans de plus. Les forces de l'ordre y voient des vidéos d'exécution de victimes du groupe islamiste par noyade, lance-roquette ou explosifs.
Cinq mois de prison ferme
« Je ne savais pas que partager ces vidéos était une erreur. Je m'excuse. J'ai fait ces choses sans le faire exprès », se défend-il. Le substitut du procureur, Yoann Gauthier, a mis à mal sa défense. « Vous avez mis le drapeau de Daech en couverture de votre page Facebook. Je ne peux pas croire que vous ne le connaissiez pas », indique-t-il. Surtout, le Parquet remarque que ces publications sont réalisées pour l'une, cinq jours après la tuerie de Charlie Hebdo, et pour l'autre neuf jours après les attentats du Bataclan.
Le substitut du procureur demande six mois de prison ferme. « C'est ridicule, lance l'avocat du prévenu. Il a vingt abonnés sur sa page Facebook. Voilà, l'impact du dangereux prédicateur. Ce n'est pas un islamiste radicalisé, le costume est trop grand pour lui ». Le tribunal le condamnera à cinq mois de prison ferme, avec maintien en détention.
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