Laval. Cinéma Laval : Au revoir Là-haut

Drame français (2017) de Albert Dupontel, d’après le livre de Pierre Lemaitre, avec Nahuel Perez Biscayart (Édouard Péricourt), Albert Dupontel (Albert Maillard), Laurent Lafitte (Pradelle), Niels Arestrup (Marcel Péricourt), Émilie Dequenne (Madeleine Péricourt), Mélanie Thierry (Pauline) (1h57). (Adultes) Sortie le 25 octobre 2017.

En novembre 1918, l’armistice est signé, mais le lieutenant Pradelle envoie deux de ses hommes en reconnaissance. Ils sont tués, et la troupe se lance à l’assaut. Pour sauver la vie de son ami Albert, Édouard se précipite, et il est grièvement blessé au visage par une explosion. Il supplie Albert de le faire passer pour mort, car il ne veut plus voir son père. Un an plus tard, Édouard habite chez Albert, et cache son visage derrière les masques qu’il crée lui-même. 
La première scène est une plongée très réaliste et magnifique dans l’enfer d’une tranchée, filmée au plus près des soldats. Le ton est donné ! Dans cette adaptation du roman de Pierre Lemaitre, prix Goncourt 2013, Albert Dupontel a utilisé une photographie, avec un grain particulier, qui fait ressembler ce film à un film d’époque. La mise en scène est ample et élégante, et la reconstitution de l’époque superbe. Ces qualités formelles n’empêchent pas le cinéaste de décrire la souffrance de ces survivants de l’horreur de la guerre, qui peinent à se reconstruire, tant sur le plan social que sur le plan physique, ce qui donne lieu à quelques belles scènes émouvantes. Mais, fidèle à son style, il émaille son œuvre d’un humour réjouissant et, parfois, acide, en particulier quand il brosse le portrait du lieutenant Pradelle,  avec ses travers de grand bourgeois, campé, avec gourmandise, par l’excellent Laurent Lafitte. Nahuel Perez Biscayart est impressionnant de justesse et d’expression, alors que son visage est toujours caché derrière un masque, et l’ensemble de la distribution est à l’unisson dans ce film magistral, plein d’invention.