Quand vous allez à la Tour de Londres pour contempler les bijoux de la monarchie britannique, vous êtes confronté à un luxe de précautions, qui participe de l'émotion des visiteurs, et qui n'a jamais eu son équivalent dans la galerie d'Apollon au Louvre où étaient exposées les couronnes de la reine Marie-Amélie ou de la reine Hortense avant d'être spectaculairement volées le dimanche 19 octobre matin. Il faut dire que la valeur des bijoux que l'Angleterre a su conserver n'a rien à voir avec les quelques parures royales subsistant en France.
Si seulement c'était la première fois ! Mais non ! Le vol de l'épée du sacre de Charles X, en 1976, n'avait pourtant pas fait tant de bruit. La rumeur mettait en cause un réseau corse appuyé sur des gardiens du musée. Les conservateurs avaient interdiction d'en parler…
L'humiliation touche directement Emmanuel Macron
Aujourd'hui, c'est une terrible humiliation que constitue la mise en lumière d'une faillite totale de sécurité (les voleurs ont emprunté un simple monte-charge de déménagement), qui est aussi une faillite de l'État français à gérer son patrimoine. Certains journalistes évoquent une possible ingérence étrangère… Complotisme ? Il faut remarquer que l'humiliation touche directement Emmanuel Macron qui fit dans la cour du Louvre son premier discours le 7 mai 2017.
Ce qui est plus difficile à dire, c'est qu'il y a une sorte de mépris très républicain qui a entouré ces bijoux de la Couronne depuis les tout débuts de la Troisième République. C'est une histoire qui va peut-être ressortir, qui montre que l'essentiel de ces bijoux a été pillé, bradé à vil prix en 1887, volés encore plusieurs fois. Incurie de l'État, manque de conscience professionnelle des fonctionnaires chargés de les garder ? Mais aussi, une mauvaise conscience, voire une volonté politique de mépriser mille ans d'Histoire. On pourra dire sans trop exagérer que ce dernier cambriolage s'inscrit dans la ligne de l'incendie de Notre-Dame. On constate la même négligence et, peut-être, la même mauvaise volonté sur fond de reniement de ce qu'est le patrimoine culturel français. Il faut dire que l'héritage d'une manière générale a mauvaise presse ces derniers temps, si on écoute les discours enflammés de Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale. Vous pensez que cela n'a rien à voir ? Vous avez tort. Notre appauvrissement général est le fruit d'un état d'esprit, si ce n'est d'un projet politique.
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