Ils ont 19 et 20 ans, sont étudiants en informatique à l'IUT de Laval et vivent leurs premières manifestations. Yohann et Julien se sont mobilisés mercredi 9 mars et jeudi 17 mars contre la loi El-Khomri. Ils battront le pavé une nouvelle fois jeudi 17 mars. C'était leurs premières manifestations. « Nous ne sommes pas une génération habituée à l'insoumission. »
Malgré leur jeune âge, le discours est déjà bien rôdé. « Je manifeste parce que je souhaite conserver le code du travail actuel, explique Julien. En enlevant beaucoup de notions du code du travail actuel, on sombre plutôt vers le libéralisme. On a l'impression que le patronat aura trop d'avantages sur le salarié, que la flexibilité se fait au détriment de l'humain. » « Nous sommes aussi opposés à une logique de gouvernement suivie depuis quatre ans, malgré les promesses de 2012, poursuit Yoann. Nous manifestons contre la loi Macron, contre le pacte de responsabilité, etc. »
Mais pour Yohann et Julien, il ne faut pas manifester pour de mauvaises raisons. « Il ne faut pas manifester pour sécher les cours, ça ne sert à rien. On essaye d'instruire les gens. » D'aucuns leur reprochent d'être trop jeunes pour manifester et ne pas connaître le monde du travail. « Nous en avons croisé un qui nous a dit que la manifestation était composée de tire-aux-flancs. Mais il était très passionné par son travail et l'idéalisait un peu. Tout le monde n'a pas forcément la chance de faire les études qu'il veut et de travailler où il veut. »
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