Saint-Martin-de-Connée. Il est jugé après 30 ans pour agression sexuelle sur une fillette de 5 ans

Il aura fallu trente ans pour que la jeune victime voie son agresseur condamné à vingt-quatre mois de prison, assortis d'un sursis probatoire de dix-huit mois, jeudi 2 octobre au tribunal de Laval.

Elle n'était qu'une petite fille âgée d'à peine cinq ans lorsque l'ami de son père venait les garder, elle et son frère. En 1995, à Saint-Martin-de-Connée, le prévenu, alors jeune majeur de 19 ans, s'en est pris par deux fois aux enfants. Il a alors déshabillé la jeune fille et lui a pratiqué des attouchements.

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Il proposait à la jeune fille de "jouer au docteur"

Ce n'est qu'en 2022 que la jeune femme a porté plainte. Le mis en cause comparaît après avoir reconnu en grande partie les faits. Il réaffirme plusieurs fois ses regrets et présente ses excuses à la jeune femme assise derrière lui.

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C'est un homme de 49 ans, aux réponses hésitantes et parfois embrouillées face aux questions très précises que lui pose le président. Il n'explique pas ses pulsions lorsqu'il proposait à la jeune fille "de jouer au docteur". Pourtant, le prévenu a déjà été condamné et a effectué six mois de prison pour une précédente agression sur une jeune fille de 14 ans. Aujourd'hui, il semble avoir réglé ses problèmes et est inséré entre travail et bénévolat, malgré un casier judiciaire lourd de condamnations antérieures pour des faits de violences sur conjoint et de vols. Il dit avoir été lui aussi abusé par son oncle.

"Il faut lui savoir gré d'avoir reconnu les faits, ce qui a permis un procès plus facile"

Il revient à maître Anne-Marie Maysonnave de porter la parole de la victime. L'avocate revient sur le long interrogatoire du prévenu, qui va permettre à sa cliente de trouver un peu de sérénité, malgré des faits restant toujours en mémoire. La bâtonnière décrit le prévenu comme un homme "ambivalent". C'est le même adjectif repris par le ministère public, qui insiste par ailleurs sur l'expertise psychiatrique défavorable à l'agresseur : "un homme immature".

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Maître Camille Robert n'a rencontré son client qu'une heure avant les débats. L'avocat tente malgré tout d'insister sur quelques points favorables : "Il faut lui savoir gré d'avoir reconnu les faits, ce qui a permis un procès plus facile." L'avocat revient aussi sur le jeune âge de l'homme au moment des délits ainsi que sur les agressions dont il a lui-même été victime.

Le quadragénaire devra se soumettre à des obligations de soins, de travail et de formation. Il lui faudra respecter une interdiction de contact avec la victime ainsi qu'avec des mineurs dans le cadre de son travail. Son nom figurera sur le fichier judiciaire des délinquants sexuels.