Tandis que l'incendie déclenché le 5 août se propageait, l'attention des citoyens a été une fois de plus attirée vers le manque d'avions Canadair. Alors que chaque été les feux se multiplient et s'étendent, nous disposons seulement de douze Canadair basés à Nîmes. Cette flotte de lutte contre les incendies n'a pas été renouvelée parce que le constructeur canadien n'a pas construit de nouveaux appareils entre 2015 et 2023. Or aucune solution de remplacement n'a été recherchée car les gouvernements successifs ont parié que les feux resteraient limités et que les voisins européens viendraient à notre secours. Paris perdus : les feux s'intensifient et se multiplient partout en Europe. De nouvelles catastrophes sont à prévoir et les nouveaux Canadair ne seront livrés qu'à partir de 2028.
Les yeux fixés sur les moyens matériels, on a négligé la crise qui frappe les pompiers volontaires. Le courage des soldats du feu est régulièrement célébré par les grands médias mais on oublie de dire que leur dévouement est d'autant plus admirable que leurs conditions de vie et de travail sont systématiquement négligées, voire méprisées.
Une rémunération indigne
En 2023, la France comptait 256 400 pompiers, dont 13 000 militaires, 43 000 professionnels et 200 000 volontaires qui représentent 78 % de l'effectif global. Ce sont donc principalement des volontaires qui assurent la sécurité des citoyens. Or leur rémunération est indigne par rapport aux dangers qu'ils affrontent (entre 7 et 10 euros de l'heure, selon le grade) et leur engagement, qui comporte de nombreuses heures d'astreinte, est difficilement compatible avec la vie familiale et professionnelle. D'où une baisse du volontariat et de nombreuses démissions. En parallèle, le nombre de leurs interventions annuelles a beaucoup augmenté : 4 millions en 2000, 5 millions en 2023.
Indignés par ce manque de reconnaissance et de soutien, les pompiers volontaires ont lancé une pétition (que l'on peut signer sur change.org). Ils réclament que le métier de pompier soit reconnu comme une profession à risque, une meilleure prise en charge de leur santé physique et psychique, une couverture sociale élargie et des équipements modernes, assurant leur sécurité sur le terrain.
Même en période d'austérité, il faut se persuader que, dans le domaine de la Sécurité civile, les économies faites sur le personnel et le matériel sont ruineuses pour la collectivité.
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