L'accord conclu entre Donald Trump et Ursula von der Leyen en Écosse le 27 juillet a entériné la complète victoire des États-Unis dans la guerre commerciale qu'ils ont déclenchée avec l'Union européenne.
La présidente de la Commission a accepté des droits de douane de 15 % sur les exportations venues de notre continent, elle s'est engagée à acheter pour 750 milliards de dollars de produits énergétiques américains, d'investir massivement aux États-Unis et d'acheter de " vastes montants " d'armements américains. En revanche, les produits et services américains ne seront pas taxés.
Face au torrent d'indignation provoqué par cet accord, la Commission européenne a fait valoir qu'elle avait évité le pire, c'est-à-dire une guerre commerciale qui aurait déstabilisé les industries européennes. Cette justification est démentie puisque les États-Unis ont déjà engagé la bataille sur le front du numérique. Leur effort principal va porter sur l'intelligence artificielle.
Les États-Unis ont engagé la bataille sur le front du numérique
Il se trouve qu'un règlement européen sur l'intelligence artificielle est entré en vigueur le 2 août, les États nationaux ayant la charge de veiller à son application. Ce règlement prévoit des contrôles et des interdictions assorties de lourdes sanctions destinées à éviter l'usage abusif des systèmes d'intelligence artificielle. Or les entreprises qui exploitent ces systèmes sont généralement américaines, par exemple Gemini de Google et Grok de Twitter devenu X depuis qu'Elon Musk en a pris le contrôle.
Bien entendu, les "Géants de la tech" plaident pour une complète liberté d'utilisation de leurs systèmes. Google a accepté avec réticence de signer un code de bonnes pratiques mais le groupe Meta, qui possède Facebook et Instagram, s'y refuse. La Maison Blanche soutient les grands industriels de la Silicon Valley - qui se sont ralliés à Donald Trump - et fait pression sur Bruxelles. Comme la domination technologique américaine sur l'Europe occidentale est complète - on ne peut pas travailler sans Microsoft et Apple - il n'est pas sûr que le pot de terre bruxellois puisse longtemps résister au pot de fer américain.
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