Mayenne. Il tire sur les voitures qui le doublent : 8 mois ferme

« Juger, c'est comprendre et j'avoue que je suis perdu. » Le président de Bernouis est circonspect face au prévenu qui lui fait face. Ce dernier, âgé de 21 ans, s'est distingué sur la route reliant Mayenne à Ambrières-les-Vallées samedi 5 décembre en début d'après-midi. A deux reprises, au niveau de La Haie-Traversaine, il a tiré avec un pistolet à plomb sur deux voitures le dépassant, faisant voler en éclat les vitres arrières. Dans le premier véhicule visé, se trouve un gendarme. Il s'arrête et prévient ses collègues.

Le prévenu est, selon le président, « monsieur Tout-le-monde ». Il travaille, deviendra bientôt papa, et, au moment des faits, n'était pas sous l'emprise d'alcool ou de stupéfiants. Il a acheté l'arme pour chasser les pies sur son antenne du télévision. Rien ne justifie ce coup de folie. Et ce n'est pas le prévenu qui éclairera la lanterne du tribunal : « Je n'ai pas d'explication », révèle-t-il après un long silence, et avant d'éclater en sanglots. « C'est un comportement aussi dangereux qu'imbécile, le tance le président du tribunal. En Mayenne, on a la faiblesse de penser que nous ne sommes pas au Far West. »

Une position qu'adopte également le Parquet. Pour le substitut du procureur, « on aurait très bien pu imaginer de conséquences de l'ordre de l'accident. Tout cela est inadmissible ». Il requiert une peine d'emprisonnement de 16 mois, dont huit mois avec sursis.  Pour l'avocate du prévenu, « le dossier est non rationnel. Mon client est envahi par la culpabilité. Il ne comprend pas ce qui s'est passé ». Elle plaide pour une peine avec sursis, adaptée à sa situation notamment professionnelle. Elle ne sera pas entendue : le tribunal condamne le jeune homme à seize mois de prison, dont huit avec sursis, obligation de soins, de travail ou de formation et interdiction de détenir une arme à feu pendant cinq ans. Un mandat de dépôt est prononcé à son encontre et il devra, en attendant une expertise psychologique des parties civiles, indemniser chacune de ses quatre victimes à hauteur de 500 euros.