L'affaire a débuté à 17 000 km du tribunal de Laval où elle a été jugée jeudi 16 mai. À l'aéroport de Conakry en Guinée, une femme repart en France avec son bébé. Elle est accompagnée de deux jeunes hommes munis de faux papiers qui tentent de rejoindre illégalement la France. La femme réussit à s'envoler après avoir glissé un billet de 50 euros à un fonctionnaire.
Elle était venue quelques jours auparavant accompagnée de son mari guinéen pour passer des vacances dans le pays natal de ce dernier. Il a profité du voyage pour organiser le passage des deux hommes avec sa compagne car il sait qu'il est plus facile de tromper la vigilance des fonctionnaires quand on est en compagnie "d'une femme blanche et de son bébé." Le mari rentrerait quant à lui un peu plus tard.
La jeune maman : une passeuse ?
Au tribunal, il manque l'un des deux hommes qui sont entrés illégalement en France. Le tribunal s'interroge sur le degré de complicité de la jeune maman : est-elle une "passeuse" complice ou bien n'était-elle au courant de rien ?
Le mari n'a pas nié les faits et explique ses agissements par l'amitié qu'il porte à celui qui lui a demandé ce petit service. Il affirme que sa femme n'avait absolument pas connaissance des faux papiers mais se contredit dans ses explications. La Présidente essaye de lui faire comprendre la gravité de la situation : sa femme aurait pu être retenue en garde à vue. Par ailleurs, le Guinéen est en France grâce au regroupement familial et il attend une prolongation qui pourrait être remise en cause avec ce jugement.
À son tour, la jeune femme s'embrouille dans ses explications, se met à pleurer et finit par refuser de répondre à la question de la magistrate.
Une sanction pour avoir fait entrer des personnes de manière irrégulière
Le Tribunal se demande ensuite si le "service" a été gratuit ou rémunéré... En d'autres termes : les deux époux sont-ils des passeurs occasionnels ? Le parquet y voit une tentative de faire entrer des étrangers de manière irrégulière qui doit être sanctionnée de la même manière pour les trois prévenus.
Après que les avocates de la défense ont plaidé la relaxe pour l'une et la clémence pour l'autre, le tribunal prononce une peine de deux mois de prison avec sursis pour la femme et quatre mois avec sursis pour les deux hommes.
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