Mis à part les magistrats et l'avocat de la défense, le tribunal est vide en cet après-midi du vendredi 10 mai.
Un homme et une femme sont confrontés à la justice pour des faits de violences conjugales. Lui est à la barre, 35 ans, tout en retenue et ne contestant pas les faits décrits par le président. Elle, est assise juste derrière, sans avocat, avec la volonté de protéger sa fille de scènes traumatisantes.
La voisine entend des cris de femme
Il est 23h40, mercredi 24 avril, lorsque la voisine du 4e étage, inquiète des coups dans le mur et des cris de femme, appelle la police. Les forces de l'ordre interviennent rapidement au premier étage de l'immeuble situé rue de Bretagne à Laval. Ils y trouvent une femme portant des traces de strangulation et de coups. Les pompiers prennent la jeune femme en charge pendant que les policiers retrouvent sans grande difficulté le compagnon assis sur un muret à proximité.
Il a, comme à l'accoutumée, consommé de l'alcool. À la suite de violences verbales, il en est venu aux mains et a traîné sa compagne vers la fenêtre ouverte, lui maintenant la tête dans le vide pendant que la petite fille hurlait. Plus tard, le médecin constatera des douleurs dorsales, des traces de coups et de doigts sur le corps de la femme.
Le magistrat rappelle que ce n'est pas la première scène de violence entre les deux époux qui ont déjà eu maille à partir lors d'une précédente réunion de famille.
Le juge donne la parole à l'épouse qui n'accable pas son compagnon : "Il n'est pas méchant à la base, mais il faut le faire soigner pour l'alcool. Je souhaite que nos enfants ne soient pas dans notre conflit." La jeune femme transmet au président une lettre écrite par l'enfant qui dit conserver son amour pour son père.
Le Parquet insiste sur le traumatisme subi par l'enfant qui verra toujours "la tête de maman dans le vide." La défense rappelle que le prévenu a reconnu les faits, qu'il a toujours agi dans un contexte alcoolisé. L'avocate souligne que son client a cessé la consommation de stupéfiants ce qui lui a fait replonger dans l'alcool, d'autant plus que sa compagne buvait devant lui.
Le trentenaire ne souhaite pas se remettre avec madame mais veut garder une bonne entente dans l'intérêt de l'enfant. Condamné à huit mois de prison avec sursis, le mis en cause est soumis à des obligations de travail et de soin. Il ne doit pas rentrer en contact avec sa femme et sa fille mais son autorité parentale ne lui est pas retirée.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.