Marin-Marie Paul Emmanuel Durand Couppel de Saint-Front, plus connu sous le nom de Marin-Marie, naît à Fougerolles-du-Plessis le 10 décembre 1901 dans une famille aisée, habitant le manoir de Clairefontaine.
Son père, Jules, est passionné de navigation tandis que sa mère, Marie Lefas, est artiste peintre. La découverte des îles Chausey, au large de Granville, va transformer la vie du jeune homme. Sa famille en devient en partie propriétaire.
Aux Beaux-Arts de Paris
Initié très jeune à la mer, Marin-Marie défendra sa vie durant le statut territorial des îles et de ses pêcheurs. Résidant à Saint-Hilaire-du-Harcouët, il est étudiant à Rennes et y devient docteur en droit. Puis il suit des cours à l'école des Beaux-Arts de Paris. Mais l'appel de la mer est plus fort.
Il a la chance d'effectuer son service militaire sur le Pourquoi pas ? du commandant Charcot, chargé de missions de recherche en Arctique. Il est des deux expéditions et en profite pour dessiner des carnets de croquis qui lui serviront plus tard dans la réalisation de ses toiles. Redevenu civil, il peint, expose et épouse Germaine Fauchon Villeplée, avec qui il part en voyage en mer d'Irlande, où il fait la connaissance d'un célèbre navigateur, le Lavallois Alain Gerbault. Soudain, la passion de la navigation le pousse à acheter en 1933 le cotre Winibelle II qui permet, grâce à un pilotage automatique rudimentaire, de naviguer certains jours sans barrer.
De l'autre côté de l'Altantique
Il traverse ainsi l'Atlantique d'est en ouest, en battant le record détenu depuis dix ans par Alain Gerbault. Puis, à bord d'une vedette à moteur, L'Arielle, il effectue une deuxième traversée en 19 jours. Cela lui vaut la Blue Water Medal, décoration rarement attribuée à un Français. En 1935, il est nommé peinte officiel de la marine. Marin-Marie conjugue sa vie avec ses passions : peintre, inventeur, créateur en esthétique navale, consultant pour la Compagnie générale Transatlantique, pour laquelle il dessine les trois cheminées du Normandie, dont une factice visant à équilibrer la silhouette du navire.
Marin-Marie partage son existence entre Paris, Saint-Hilaire-du-Harcouët, Fougerolles-du-Plessis et Chausey. Mobilisé en 1940, il embarque sur le cuirassier Strasbourg et assiste à la destruction par les Britanniques de la flotte française dans la rade de Mers-El-Kébir. Démobilisé en 1942, il navigue en famille et peint (huile, aquarelle, gouache). En 1945, il publie le récit illustré de ses traversées en solitaire.
Il est fait officier de la Légion d'honneur en 1950. Il meurt le 11 juin 1987 à Saint-Hilaire-du-Harcouët, titulaire de nombreuses distinctions. Il restera un témoin important de l'histoire de la marine française.
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