Est-ce " un trafic d'ampleur " qui est jugé ce vendredi 7 juillet au tribunal de Laval ? Ou bien n'est-ce que la comparution immédiate de trois jeunes Mayennais qui ont trempé dans une délinquance sans envergure ?
Toujours est-il que huit policiers entourent trois prévenus pendant ce procès qui va durer trois heures. L'enquête policière est très précise et les trois jeunes gens se retrouvent poursuivis pour transport, détention, offre, acquisition et usage de stupéfiants. Deux d'entre eux sont en récidive et soupçonnés d'avoir importé de la drogue en provenance d'Amsterdam.
Un bénéfice de 21 000 € sur 18 mois
Le 14 septembre 2022, les policiers ont découvert des stupéfiants cachés dans les bosquets du vélodrome de Mayenne. Mais c'est le 18 janvier 2023, que les fonctionnaires, appelés pour des faits de violence, vont effectuer une perquisition chez l'un des prévenus et y découvrir plusieurs centaines de grammes de cannabis ainsi que des espèces. Il s'avère rapidement que les dealers revendaient la drogue via le réseau Snapchat. Les enquêteurs découvrent sur l'un des téléphones la liste des clients ainsi que des photos de stupéfiants ayant vraisemblablement été acquis lors d'un voyage à Amsterdam. Le 13 juin, les protagonistes sont placés en garde à vue. L'ensemble de ces transactions a laissé un bénéfice de 21 000 euros pour une période de 18 mois.
Le président du tribunal va essayer de déterminer la part de culpabilité de chacun et ses questions vont bien souvent embarrasser les mis en cause qui, parfois, se contredisent et finissent par se retrouver dans une impasse. Le plus âgé des trois, né en 1999, a déjà été condamné neuf fois pour des vols avec violence, port d'arme ou trafic de stupéfiants. Il reconnaît avoir tenu le rôle de nourrice. N'ayant pas de permis de conduire, cette activité lui permettait de ne pas réclamer d'argent à ses parents.
"Mon fils, je t'aime"
Le second prévenu est son ami d'enfance. Il a reconnu en partie le trafic de drogue mais nie aussi avoir importé du cannabis des Pays-Bas. Sa mère, qui a brandi une pancarte, "Mon fils je t'aime", est dans la salle. Elle va être expulsée par le président pour ses cris et son attitude. Celui-là n'a qu'une condamnation mais avoue avoir travaillé au noir, vendu des vêtements et parfums pour 5 000 euros, somme cachée dans la veste de son père. Il dit ne plus dealer depuis 2022, mais reconnaît avoir aidé le troisième larron qui aurait repris le commerce à sa suite.
Prison ferme
Le troisième homme est-il, comme le dira la procureure, "le dindon de la farce " ? Il semble en tout cas le plus fragile et confesse avoir agi pour manger, lui qui a été mis à la porte par sa mère à 17 ans. Son casier judiciaire est vierge et il n'est pas poursuivi pour blanchiment ni importation, à la différence des deux autres.
C'est l'entame des réquisitions de la procureure qui ne plaira pas aux avocats de la défense : "On a à juger d'un réel trafic qui a engendré un certain nombre de bénéfices." La magistrate va demander des peines de 42 mois de prison pour les deux premiers et de 24 mois pour le troisième.
Les avocats de la défense vont se succéder, emporté pour l'un, démonstratifs pour les autres. Les deux premiers prévenus sont finalement condamnés à 36 mois de prison dont 12 avec sursis avec maintien en détention pour la partie ferme. La troisième écope de 18 mois dont 12 avec sursis, une peine qui pourra être aménagée. Il leur est interdit de se contacter et de retourner dans la ville de Mayenne.
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