« Lactalis nous réclame 71 000 € pour un portail cassé. Alors, on va leur en fabriquer un », lance Philippe Jehan, président de la FDSEA 53, devant 300 agriculteurs, remontés comme jamais. « Faut arrêter aussi, les prix c'est n'importe quoi », ajoute Nicolas, un jeune agriculteur du sud-Mayenne. Prix du porc, de la viande bovine, du lait, la crise touche toutes les filières, avec des situations parfois dramatiques. « Quand on voit les femmes d'agriculteurs présentes aux manifestations, ce n'est pas bon signe », commente Benoît, exploitant agricole à Ballots. Dans la nuit du 5 au 6 juillet, la manifestation a débuté chez Lactalis. Après avoir jeté des bouteilles pleines de lisiers, les agriculteurs ont arrêté un transporteur de cochons sur la route. Les 150 bêtes ont été sorties pour rejoindre l'enceinte de Lactalis. Quelques-unes ont filé jusqu'au rond-point du Zoom, où les automobilistes parassaient très étonnés. « Le gouvernement nous avait promis une augmentation de 5 centimes du prix du cochon sur un mois. Depuis trois semaines, il ne s'est rien passé. On va donc à la préfecture », confirme Philippe Jehan.
Sur place le comité d'accueil est impressionnant, les CRS attendent. Les agriculteurs ne sont pas encore tous arrivés. Ils balancent des oeufs sur les forces de l'ordre, puis des bouteilles de verre. On entend à deux reprises : « Dispersez-vous, dispersez-vous. » Les lacrymogènes font reculer les manifestants. Les agriculteurs vont tout de même allumer un feu avec des palettes et des poubelles. Forces de l'ordre et agriculteurs vont jouer au jeu du chat et de la souris, une partie de la nuit, jusqu' à 1h du matin. Philippe Jehan attendait une rencontre avec le préfet. N'ayant pas de nouvelles et considérant la préfecture « imprenable », le cortège décide de se diriger vers le péage de La Gravelle. Sur place, ils contrôleront les camions. Vers 2h30, le mouvement s'arrête. Un autre devrait avoir lieu jeudi, dans les laiteries.
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