Lilian Gobé a 12 ans, il est en 5e au collège Louis-Launay de Landivy et il vient de déclamer un de ses textes devant 300 personnes, le 6 novembre 2021, au cours des Joutes poétiques de Granville, un concours reconnu dans le milieu du slam.
Une aventure susceptible de stresser beaucoup de personnes, y compris plus âgées. Pas Lilian. « Je suis épatée par son aisance. Il n’a aucune inhibition », s’étonne encore Anne Chazeaud, sa professeure de français.
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C’est elle qui a décidé d’emmener Lilian et sa grande sœur Lisa, 18 ans, ancienne élève, à ce concours réservé aux adultes.
Un atelier slam pour s'exprimer plus facilement
Il est organisé chaque année à Granville par l’association Slam’va bien. Anne Chazeaud y assiste et participe régulièrement.
Elle a mis en place un atelier slam dans son établissement, pour aider ses élèves à s’exprimer plus facilement en public. Les organisateurs lui ont donc proposé cette expérimentation.
Ce concours rassemblait 32 slameurs français, belges, suisses et même canadiens, qui se sont affrontés en duels.
Les "poètes sacrifiés"
« Dans tous les concours de slam, il y a des ‘poètes sacrifiés’ : des slameurs hors concours qui sont là pour chauffer la salle et éviter aux autres de devoir passer en premier », explique Anne Chazeaud. C’est ce rôle qu’ont accompli Lilian et Lisa.
Lilian avait écrit spécialement un texte sur le Soldat inconnu. Un sujet qu’il n’a pas encore étudié en Histoire.
« C’est extrêmement réaliste », souligne sa professeure, impressionnée par ses qualités d’écriture. Il faut dire que Lilian a découvert la discipline il y a déjà quelques années. « Il a fait sa première scène en CM1, lors d’une scène ouverte organisée par le collège. »
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« Il a son public »
Le petit Lilian n’avait pas prévu de monter sur scène. Mais il réussit à écrire un texte et se lance. « C’était la première fois qu’on avait un participant aussi jeune », se rappelle Anne Chazeaud.
Depuis, Lilian a fait du slam un loisir, qu’il pratique au collège mais aussi chez lui. « Je pense d’abord à l’histoire, puis j’écris », explique-t-il. Il déclame ses textes devant ses camarades. « Il a son public », sourit l’enseignante.
Un tonnerre d'applaudissements
Celui du concours semble en tout cas avoir apprécié son texte : il lui a valu un tonnerre d’applaudissements et des commentaires impressionnés.
« On m’a demandé combien de temps cela nous avait pris, raconte Anne Chazeaud. Il n’a eu que deux semaines pour se préparer. Mais moi, je n’ai rien eu à faire. »
Lilian et Lisa ont profité de l’occasion pour écouter les autres slameurs. « Ils sont très forts ! Plus que moi… » sourit Lilian, décidément modeste.
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