Le syndicat Alliance Police nationale alerte. Au commissariat de Laval (Mayenne), "le moral est en berne". Les dossiers s’accumulent et prennent du retard. Les moyens humains manquent toujours. "Les violences intrafamiliales sont une priorité au niveau national. En 2021, le nombre de dossiers que nous avons à traiter explose", indique Nicolas Crétois, membre du bureau départemental. "C’est une bonne initiative, mais le sujet est traité au détriment des autres matières (cambriolages, violences, stupéfiants…)."
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"Une charge de travail alourdie"
Plus globalement, concernant tous les types de violences, "certains se déchargent sur les services de police car plus personne n’a les moyens nécessaires pour gérer les situations, notamment les services éducatifs et les établissements scolaires où nous n’étions pas forcément les bienvenus il y a quelques années", constate Nicolas Crétois. Sur les enquêtes, "la justice est de plus en plus exigeante, ce qui alourdit la charge de travail", précise Emmanuel Lenglumé, secrétaire départemental Alliance.
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Des renforts "nécessaires mais insuffisants"
À la rentrée, huit nouveaux policiers ont intégré les services. "C’était nécessaire pour combler les départs en retraite et les mutations. Mais cela reste insuffisant", précise Sébastien Tessier, également membre du bureau départemental. Cinq ont été affectés aux équipes de nuit, "qui étaient en grande souffrance et ne travaillaient plus en sécurité, les effectifs de la Bac devant parfois assurer les missions de Police Secours".
"L’unité moto n’existe plus"
Si bien que parfois, il peut ne rester "qu’une seule patrouille sur la circonscription ! Il faut alors prioriser les interventions, et certaines sont effectuées sans trop de sécurité alors qu’elles sont de plus en plus violentes." Alliance signale également que "l’unité moto n’existe plus".
De moins en moins de policiers adjoints, de réservistes...
Les policiers doivent aussi répondre aux objectifs fixés par les GPO (Groupes de partenariat opérationnels) : "Ce sont des réunions entre partenaires sociaux afin de définir les points sensibles dans les quartiers. C’est une bonne idée, mais nous manquons de moyens humains."
Alliance regrette également la pénurie d’ADS, les policiers adjoints, passés de 16 à 12. Le service de police technique et scientifique "a tourné à deux personnes pendant des mois. Le service ne tourne correctement qu’avec quatre personnes formées". Et les réservistes, aujourd’hui au nombre de trois, sont "de moins en moins nombreux".
Le constat est là : "L’augmentation de la charge de travail et la hausse de la violence sur la voie publique créent une fatigue nerveuse. Il y a de la lassitude, du découragement, conclut Emmanuel Lenglumé. Le Beauvau de la sécurité laisse entrevoir une amélioration, mais nous restons dans l’attente de ce qui sera réellement mis en œuvre."
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