Charlotte Bescher est sage-femme à la maternité de Mayenne depuis 8 ans. Caroline Desbois est aussi sage-femme, mais elle exerce depuis quelques mois en libéral. Toutes les deux parlent d'un métier passionnant. Mais toutes les deux déplorent aussi des contraintes de plus en plus lourdes et surtout un manque de reconnaissance de leur profession.
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1 700 € à leurs débuts
Jeudi 7 octobre 2021, les sages-femmes de toute la France manifestaient à Paris. Charlotte Bescher n'y était pas, mais elle aussi dénonce la pénurie de sages-femmes et le manque de reconnaissance pour ce métier qui emploie, "beaucoup de femmes au service des femmes".
La jeune femme fait aussi remarquer que la plupart des gynécologues, "se lient à nous et nous soutiennent dans cette démarche".
Avec un champ de compétences qui s'est beaucoup élargi, notamment, selon elle, "pour pallier aussi la pénurie de gynécologues", mais avec également des gardes de 12h en alternance jour/nuit et un week-end sur deux, "les jeunes n'ont plus envie de faire 5 ou 6 ans d'études pour 1 700 € quand elles commencent".
Suppression d'activités
Cette pénurie a pour conséquence la suppression de certaines activités.
La sage-femme pointe aussi la méconnaissance de ce métier : "Oui, on accouche des femmes, mais dans les faits ce n'est pas le plus compliqué, on gère aussi des urgences, on doit prendre en charge deux patients en même temps, on accompagne dans le deuil périnatal."
Malgré sa passion pour son métier, Charlotte Bescher a parfois l'impression que le système est en train de l'écœurer.
Installation en libéral
Quitter l'hôpital, Caroline Desbois, diplômée en 2002, l'a fait en janvier dernier après avoir exercé plusieurs années à la maternité de Mayenne. Un "déclic" l'a poussée à s'installer sage-femme libérale dans cette même ville.
La sage-femme explique que son métier consiste à faire de la médecine de santé primaire. "La sage-femme est gardienne de la physiologie et dès qu'elle détecte une pathologie, elle dirige la patiente vers le gynécologue".
Mais Caroline Desbois, qui a une spécialité échographiste, regrette elle aussi que ce métier reste, "peu connu, dans l'ombre".
Ses patientes sont parfois surprises de son champ de compétences :
L'amplitude horaire reste donc très large et, "on peut parfois se faire déborder en faisant beaucoup d'heures".
Le moins, selon elle, en libéral : "Même si on travaille en réseau, le travail d'équipe peut parfois me manquer. Je n'ai pas encore suffisamment de recul mais certaines sages-femmes libérales ont déjà fait remarquer que le salaire n'était pas si élevé au vu du nombre d'heures réalisées, sans compter que certains actes ne sont pas toujours bien payés."
Le plus : "En libéral, ce qui est chouette, c'est de pouvoir suivre ses patientes du début jusqu'à la fin".
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