Mayennais installé en Allemagne depuis vingt ans, Ludovic Gerboin a toujours aimé créer. Mais en apposant ses premiers tickets de caisse à manger sur ses beignets, le boulanger né à Laval était loin d'imaginer le déferlement médiatique et la demande qui ont suivi.
« J'ai donné du travail un peu partout »
J'ai répondu à des interviews pour des médias internationaux, au Canada, en Tchéquie... La demande est tellement énorme aussi en tickets de caisse comestibles que j'ai donné du travail un peu partout. Je ne peux plus les faire moi-même.
Ludovic gère trois boutiques de boulangerie sous l'enseigne Ways, tout autour de Munich, depuis dix ans.
Tout est parti du croisement de deux actualités. A l'occasion de la saison du carnaval, celui qui a validé divers CAP à Laval, Nuillé-sur-Vicoin et Mayenne cherche toujours à innover autour de la spécialité du beignet. Goût, décoration...
Un ticket de caisse rendu obligatoire en Allemagne
Dans le même temps, depuis le 1er janvier 2020, l'Allemagne oblige l'établissement d'un ticket de caisse pour chaque client, quel que soit le montant, contrairement à la France qui fait la démarche inverse. L'objectif est de lutter contre la fraude. Dans les petits commerces, c'est la fronde.
« Sur 500 clients, il y en a un ou deux seulement qui sont intéressés, remarque Ludovic. Lutter contre la fraude, il n'y a pas de problème, mais cela ne changera rien et cela fait des montagnes de papier qui partent directement à la poubelle. Alors je me suis dit pourquoi ne pas créer un ticket de caisse à manger pour protester à notre manière. »
« L'environnement, c'est une question qui préoccupe tout le monde », reprend le papa de deux enfants.
Des pâtisseries à l'effigie d'hommes politiques
Grâce à des feuilles de fondant et une imprimante alimentaire, il est passé de la théorie à la pratique. Et il pourrait ne pas s'arrêter en si bon chemin, même s'il stoppera la production de tickets comestibles à la fin du carnaval, le 25 février. Il a été démarché par des hommes politiques qui souhaitent créer des pâtisseries à leur effigie. En Allemagne aussi, les élections municipales approchent.
Meilleur prix d'une boulangerie en Bavière... Ludovic aime les challenges. Et il ne cache pas sa fierté de faire parler de lui en dehors des frontières françaises. « Quand on part à l'étranger, c'est ce qui peut arriver de mieux, assure celui qui a toujours voulu se mettre à son compte. S'installer, c'est l'accomplissement de tout boulanger, je pense. »
Parti avec le CFA de la Chambre des métiers
Ce qu'il aimerait aussi, c'est attirer de nouveaux jeunes Mayennais en Allemagne. « Je suis parti il y a vingt ans avec le CFA de la Chambre des métiers pour un an. Nous étions cinq dans différents domaines. Je suis le seul à être resté. J'ai trouvé un très bon chef en Allemagne et puis j'ai rencontré celle qui est devenue ma femme. »
En plus, le métier recrute outre-Rhin comme en France. « Nous recherchons toujours beaucoup de monde et nous n'avons pas beaucoup de demandes d'écoles. Ça pourrait être intéressant pourtant, je suis sûr. »
Les méthodes et les produits sont clairement différents. « J'ai repassé mon brevet de maîtrise en Allemagne, indique celui qui revient au minimum une fois par an en Mayenne, très attaché à ses racines. En Allemagne, c'est plus compact et plus gros. Moi, j'ai intégré des recettes françaises aux produits allemands. »
Et visiblement, ça marche ! Alors que de nombreuses boulangeries allemandes ferment, les siennes emploient une vingtaine de personnes au total.
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