Professeur de chant du conservatoire de Laval, Anne Ostergaard s'est remise de la maladie au fil de laquelle elle a créé un spectacle, Aka... Kraka qui est présenté ce week-end au théâtre Jean-Macé à Laval.
Tout de suite après l’annonce de la maladie, en sortant du bureau du docteur, je me suis dit que je voulais faire quelque chose de mon cancer. »
Bien-sûr, la nouvelle est tombée comme un couperet. Mais Anne Ostergaard a entrepris d’accompagner chaque phase de la maladie et ses traitements par le chant, le théâtre et l’écriture.
Une reine de la mythologie nordique
« OK, on se soigne. Car je ne voulais par mourir de ce cancer. Je voulais en faire un témoignage, comme un héritage musical. Je me suis présentée face à la maladie ni nue, ni habillée, ni affamée, ni repue, ni seule, ni accompagnée, comme Kraka, cette fille de la mythologie nordique qui s’est présentée devant le roi. »
« Je suis passée par bien des états »
Anne a écrit la musique, puis a travaillé avec son metteur en scène, Enrique Pardo. « Nous avons commencé à travailler ensemble en septembre 2018. J’ai transformé tous mes états en musique, Enrique les a transformés en mouvements. Et je suis passée par bien des états, de la peur à la confiance, de la solitude à la fidèle compagnie, celle qui se révèle dans ces cas-là. »
Un journal de corps
La professeur de chant a finalement écrit non pas un journal de bord, mais un journal de corps
Il s’agit d’une espèce d’introspection publique de quelque chose qui est intime. La maladie a changé le rapport à mon corps et à la vision des autres. »
« Par exemple, le jeûne aide à supporter la maladie. Il y a également la période de la chute des cheveux. Ça dure trois mois et ça repousse, puis ça permet de se voir autrement. Les rêves, aussi, sont très particuliers pendant la maladie et le traitement. »
Avec le pianiste Frédéric Reynier
La conception du spectacle a duré un an, comme la lutte contre la maladie.
Quand le traitement a été terminé, la structure de la pièce était là. »
Le spectacle qui est présenté ce week-end au théâtre Jean-Macé marquera le début d’une tournée. « Il a été joué en avant-première dans le cadre d’Octobre rose à Laval, et à Paris. Depuis, on a encore travaillé sur des détails avec le pianiste Frédéric Reynier, qui est professeur à Evron.
Le piano sert au jeu
Le dialogue est très présent dans le spectacle. Le pianiste représente le corps médical. Entre nous, il y a la musique qui évoque tour à tour la chimio, une personne qui m’accompagne, et quelque chose qui dépasse. Pour moi, tout a un sens et le piano sert au jeu. Si tu mets un piano sur scène, il faut jouer avec, et te demander qui est la musique. Il s’agit d’un spectacle de théâtre musical. »
Un lutte énergisante
Aka... Kraka aura été la thérapie d’Anne Ostergaard.
Je craignais une perte considérable d’énergie. Au contraire, cette lutte a été énergisante. Je n’ai rien caché et ça m’a donné une super pêche. On ne peut pas ignorer ce qu’on a et on est obligé de l’intégrer pour aller au-delà. C’est-à-dire le digérer. Et en ressortir quelque chose, une création ».
Aka... Kraka : de et par Anne Ostergaard, jeudi 30 janvier, vendredi 31 janvier, samedi 1er février à 20h30, dimanche 2 février à 16h au théâtre Jean-Macé à Laval. Tarif : 10 €.
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