Ce mardi 5 novembre 2019 s'est tenu le premier jour du procès du meurtrier présumé de Nicole Halouse, survenu le 24 octobre 2017 à son domicile à Ernée.
Les témoins se succèdent et tous relatent que l'alcool et la violence étaient au cœur de la vie de l'accusé.
Un père violent
Deuxième d'une fratrie de sept enfants, l'accusé a grandi dans un contexte difficile avec un père violent et alcoolique. Enfant, il était le bouc émissaire de son père.
Très tôt, il commence à travailler comme marin pêcheur et rencontre sa première compagne avec qui il aura un garçon. Rapidement, la relation se dégrade et elle décide de quitter le foyer avec son fils car lorsqu'il boit, il la frappe. « C'était quelqu'un de bien, affectueux, serviable... Je me suis vite rendue compte qu'il avait un mal être important. Sans alcool, il n'y avait pas de violence. » Chaque témoin va confirmer que non alcoolisé l'accusé est un « homme bon ».
Dépressif à tendance suicidaire
L'homme est en effet décrit comme dépressif. Il aurait fait plusieurs tentatives de suicide. Un mois avant le meurtre, les gendarmes d'Ernée sont intervenus au domicile du couple à la demande des enfants de l'accusé pour une dispute sur fond d'alcool. L'homme a été hospitalisé car il disait vouloir en finir.
Deux autres compagnes du mis en cause ont également fait état de violences dans un contexte d'alcool. L'une d'elles parle de violence verbale uniquement. Aucune n'a porté plainte.
Relation dégradée avec la victime
La relation avec Nicole Halouse, la victime, aurait débuté en 2010 ou 2011. Elle se serait dégradée lorsque l'accusé a perdu son travail en janvier 2016 suite à des absences répétées. Il parle alors du début de « sa descente aux enfers ». Sa consommation d'alcool aurait alors augmenté.
Des amis de Nicole Halouse, et sa famille, font état d'un changement de personnalité de la victime, 18 mois avant les faits. « Les pleurs ont remplacé la joie. » Elle semblait avoir peur de rentrer à son domicile. Elle disait vouloir qu'il parte mais ne souhaitait pas le mettre à la porte de chez elle. Elle voulait qu'il soit pris en charge.
Les enfants du mis en cause ont également témoigné à la barre. « Mon père pouvait être dangereux. Il n'a plus toute sa tête avec l'alcool. L'alcool le rend violent et méchant », raconte son fils qui précise qu'un jour la victime lui avait dit que ça finirait mal. « C'était un bon père de famille. Il nous a élevés du mieux qu'il a pu. Il nous a jamais lâchés », insiste sa fille aînée qui avait incitée sa belle-mère à porter plainte contre son père. Sa cadette conclut : « On a échoué. Peu d'enfants auraient fait ce qu'on a fait. »
Demain seront présentés à la cour les différents rapports d'experts.
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