Les pompiers sont réunis en congrès national depuis ce mercredi 18 septembre 2019 à Vannes. La grogne est générale. Olivier Richefou, le président du “parlement des pompiers” revient sur le mouvement de grève et les solutions.
Les pompiers sont en grève depuis juin. Quelle est l'ampleur du mouvement au niveau national ?
Tous les départements sont touchés. Le mouvement est plus fort dans certains, comme en Gironde. Actuellement, 5 % des pompiers sont grévistes. Les pompiers ont décidé d’organiser une journée nationale de mobilisation le 15 octobre.
Par quoi est motivé ce mouvement de grogne ?
Le malaise est lié à plusieurs sujets. Le plus important provient de l’augmentation du nombre d’interventions. En 20 ans, les pompiers sont passés de 3,5 millions à 4,6 millions d’interventions annuelles. 84 % sont des secours à personne.
Toutes ne relèvent pas de la compétence des pompiers. Ces derniers ont l’impression d’être la voiture balai du Samu.
Un numéro unique d'urgence
Avez-vous des préconisations pour remédier à cette situation ?
Nous demandons la création d’un numéro unique d’urgence, le 112, rassemblant pompiers, Samu, ambulanciers, etc. La France est le seul pays d’Europe à ne pas fonctionner avec un numéro unique.
Actuellement, 85 % des appels d’urgence arrivent chez les pompiers.
La mise en place de ce numéro dépend de deux ministères, celui de la Santé et celui de l’Intérieur. Notre système date de 30 ans et n’est plus adapté.
L’issue viendra d’un arbitrage présidentiel. Je rappelle que la création du numéro unique était l’un des engagements d’Emmanuel Macron durant sa campagne.
Les agressions ont doublé en quatre ans
Les pompiers se plaignent aussi d’être agressés en intervention...
Les agressions de pompiers sont en augmentation. Elles restent tout de même peu nombreuses. On dénombre six agressions sur 120 000 interventions par jour. Cela reste faible, mais c’est six de trop.
Le nombre d’agressions a doublé en quatre ans.
Quelles sont les solutions face à ces agressions ?
Quelques départements vont tester des interventions avec des caméras embarquées. Filmer peut dissuader des agresseurs. Nous voulons aussi recruter des jeunes pompiers dans les quartiers difficiles. En général, lorsqu’on mène ce genre d’actions, le message passe plus facilement.
Enfin, la mise en place d’un numéro unique d’urgence aura aussi le bénéfice de mieux identifier les personnes déséquilibrées, de mieux coordonner les services.
Y a-t-il d’autres raisons à la grève des pompiers ?
Une prime, versée par l’Etat, a été augmentée pour les policiers, pour les gendarmes, pour les infirmières. Les pompiers réclament aussi cette augmentation.
Mais, on l’a bien vu pour les infirmières, l’augmentation de la prime n’a pas permis de résoudre les problèmes. Ce qu’il faut en priorité, c’est mieux s’organiser.
Tous ces problèmes ont-ils une répercussion sur les recrutements de pompiers ?
Pour les pompiers professionnels, les départements recrutent selon leurs besoins. Pour les volontaires, l’objectif est de simplifier et de féminiser les recrutements.
Féminiser, parce qu’actuellement, seulement 17 % des pompiers volontaires sont des femmes. Simplifier, parce qu’on s’est rendu compte que certains départements avaient des façons de recruter très contraignantes.
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