Le 14 octobre 2018, à La Rouaudière, une centaine d'invités sont présents pour célébrer un anniversaire.
Un gîte est loué, tout le monde dort sur place. Tard dans la nuit, l'une des convives va se coucher.
Son petit ami l'accompagne et lui annonce la rejoindre une heure plus tard.
Alcoolisée, elle s'endort. Un peu plus tard dans la nuit, elle est réveillée par une main qui la touche.
Pensant qu'il s'agit de son compagnon, elle se rapproche.
Des préliminaires s'engagent. Ils sont proches d'avoir une relation sexuelle, lorsque son petit ami ouvre la porte de la chambre.
Celui qui est couché à ses côtés est un autre invité, passablement éméché.
Ce jeune homme de 20 ans, Rennais d'origine, était jugé par le tribunal correctionnel de Laval, jeudi 5 septembre 2019, pour agression sexuelle.
Ce grand brun, chemise rayée, est plutôt timide, loin d'être décrit comme un dragueur invétéré.
Il a bien du mal à expliquer ce qui s'est passé. Il souligne toutefois que la victime était consentante.
« A la base, je voulais juste dormir. J'ai fait trois chambres avant de trouver ce lit. Je me suis couché. Je l'ai touché dans mon sommeil », indique-t-il, très emprunté.
Dans ses audiences, la victime, qui vit mal cette histoire, explique qu'il s'agit « d'un quiproquo. Je ne souhaite pas qu'il aille en prison ».
La procureure, Céline Maigné, tonne : « Il n'y a pas ici de contrainte ou de menace, mais la victime dort. Il s'est servi de son endormissement. La surprise est caractérisée. Il en avait conscience ».
Elle demande un an de prison avec sursis pour le Rennais.
Maitre Robert, avocat du prévenu, se dit « choqué que l'on fasse de ce dossier un argument de défense de la cause des femmes. Avec mon client, on est loin du prédateur sexuel ».
Lors du rendu du jugement, la présidente Sabine Orsel indique : « L'agression sexuelle est caractérisée ».
Le prévenu est condamné à six mois de prison avec sursis et est fiché comme délinquant sexuel.
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