En même pas une semaine, deux agressions verbales sont survenues à la gare début août. A chaque fois, des menaces de mort ont été proférées avec une même constante : les deux agresseurs étaient alcoolisés.
Ces deux affaires illustrent pour certains le « climat d’insécurité » qui s’est installé à la gare depuis maintenant plusieurs semaines. « En juin, la Sûreté ferroviaire nous a alertés au sujet de cette atmosphère d’insécurité, à la suite de remontées du personnel de la SNCF et de voyageurs. On nous a dit : “Nous rencontrons ce problème en gare du Mans, attention que ça ne s’installe pas à Laval », rapporte le commandant David Flageul, référent de la police de sécurité au quotidien (PSQ) au commissariat de police de Laval.
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Dans le viseur des autorités, on cible surtout les sans domicile fixe ou marginaux, trop avinés pour certains, qui se retrouvent aux abords du bâtiment. Parmi eux, « des locaux mais aussi des personnes venues du Mans ou de Rennes », poursuit le responsable d’unité de voie publique. La consommation de « bières fortes achetées dans les supérettes du secteur » engendre des troubles à l’ordre public selon le commissariat.
« Ça crie, il y a des bagarres. Certains prennent leur traitement avec des seringues à la vue de tout le monde », décrit le référent PSQ. La situation serait plus tendue en fin de journée, lorsque les usagers, plus nombreux, attendent les trains les plus fréquentés. « On assiste à des regroupements de voyageurs pour éviter les agressions verbales », relève l’officier.
Cette atmosphère pesante se traduit dans les chiffres, puisque la police intervient plus fréquemment cet été. « Du début d’année jusqu’au 20 août, nous avons procédé à 22 interpellations pour ivresse publique et manifeste contre 14 en 2018 sur la même période. Nous en sommes à 98 interventions pour des perturbateurs indésirables contre 67 l’année dernière », chiffre le commandant.
La terrasse du Casino shop retirée
Face à ce problème, la municipalité et le commissariat de police ont décidé d’agir. « Nous avons conjointement demandé à la supérette du Casino Shop de retirer sa terrasse dehors. Cela créait un point de fixation avec de potentiels troubles à l’ordre public. Ce n’est pas une décision définitive, nous verrons par la suite s’il est possible ou non de la réouvrir », fait part Xavier Dubourg, premier adjoint.
Le commissariat de police et la police de la SNCF ont également renforcé leur collaboration. « La sûreté ferroviaire passe beaucoup plus qu’avant. Elle a la possibilité d’expulser des quais les personnes qui n’ont pas de titre de transport », rappelle le commandant Flageul.
Un agent de sécurité de la SNCF en juillet
De son côté, la filiale SNCF Gares et connexions*, en charge de la gestion du bâtiment, coupe par moment la connexion Wi-Fi gratuite pour diminuer le squat à l’intérieur de la gare. Un agent de sécurité a été embauché au mois de juillet à la suite des problèmes soulevés au mois de juin. Cependant, le poste n’a pas été reconduit en août. « C’est dommage car c’était très calme au mois de juillet. Il n’y a quasiment eu aucun souci », analyse le capitaine Olivier Thirion, second de l’unité de voie publique du commissariat.
La question de la sécurisation de l’espace public et de l’emprise privée appartenant à la SNCF est devenue une des priorités du pôle d’échanges multimodal de la gare. Néanmoins, il existe des désaccords entre les partenaires autour de la vidéoprotection.
« Nous avons installé des caméras sur le parvis de la gare, qui appartient à l’espace public. Mais à l’intérieur du bâtiment, il n’y a pas de caméras de vidéoprotection, ce qui est dommage. Nous avons pourtant alerté à plusieurs reprises SNCF Gares et connexions, qui ne considère pas la gare de Laval comme prioritaire pour ce type d’aménagement », regrette Xavier Dubourg.
La gare, priorité de la police de sécurité du quotidien à la rentrée
D’autres pistes seront abordées, comme celle de trouver un nouveau point de rencontre entre les sans-abris et le Samu social le soir. « Après les quartiers des Fourches et de Saint-Nicolas, la gare va devenir à la rentrée le dossier prioritaire de la police de sécurité du quotidien », annonce le commandant Flageul.
* Contactée, la SNCF n’a pas donné suite à nos sollicitations
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