Connaissez-vous la rue René-Justin à Ernée ? Elle est située dans le quartier du Domaine. Le 5 août 1944, ce résistant entre dans Ernée aux côtés des Américains. Fernand Papouin et sa sœur, Denise Betton, se souviennent très bien de cette famille venue se réfugier chez leurs parents à La Chatterie à Montenay.
« René Justin est l’un des fondateurs du groupe de résistants d’Ernée. Il était conscient des risques qu’il encourait et notamment pour sa femme, Germaine et leurs jeunes enfants. On les a vus arriver dans une carriole conduite par une femme qui deviendra ma belle-mère par la suite », raconte Fernand. « Mme Justin avait besoin de soins à la suite de son accouchement et c’est maman qui l’a soignée. Il y avait beaucoup d’allées et venues à La Chatterie mais même si la vie était dure, j’ai de beaux souvenirs », ajoute Denise.
« On voyait beaucoup de choses mais personne ne disait rien »
En revanche, Fernand savait qu’il ne fallait pas parler : « On voyait beaucoup de choses mais personne ne disait rien. Maman allait souvent dormir avec Mme Justin car son mari partait souvent la nuit avec les autres résistants. On savait aussi que si les résistants se faisaient prendre, il en était fini pour nous aussi. Il fallait aussi faire à manger pour tout ce monde-là, alors on allait chercher de la farine chez Laigneau ou au moulin de Fumeçon de Saint-Denis-de-Gastines. Le matin, on trouvait souvent des souris dans les casseroles de lait. Les matelas, c’était des sacs remplis de la paille. »
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« Après la guerre, il fallait passer à autre chose pour ces familles qui ont vécu dans la peur », poursuit-il.
Cette fin de la guerre a également été une période trouble avec « des bandes de faux résistants qui allaient dans les fermes où les femmes étaient seules pour piller ».
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