Chauve, semblant mâcher sa lèvre inférieure, le prévenu n'est pas toujours compréhensible. Dans le box, le micro lui arrive sous le nez. Son souffle va rythmer l'audience. Vendredi 12 juillet, il est jugé en comparution immédiate pour des violences sur sa conjointe et sur les enfants de celles-ci.
Ce Portugais d'origine est âgé de 52 ans, elle en a 24. « Je l'ai rencontrée en 2016 », rappelle-t-il. L'ex-mari de cette jeune femme était violent. En août 2018, ce dernier est interpellé pour de nouvelles violences.
Elle le quitte et rejoint le prévenu à son domicile à Fougerolles-du-Plessis. Dès l'automne, elle prend des coups de son nouveau compagnon. « Il me frappait deux fois par semaine », témoigne-t-elle dans la procédure.
Jalousie maladive
Oeil au beurre noir, hématomes, elle a même failli être renversée dans les escaliers. « Depuis janvier, c'était mieux », répond le prévenu.
Jaloux maladif, il n'autorise pas sa compagne à aller à la boulangerie, n'a pas le droit de rencontrer des personnes qu'il ne connait pas. « Des fois, elle avait le droit d'aller chercher les enfants », argumente le prévenu.
Le prévenu n'a pas frappé que sa conjointe. Elle est mère de trois enfants de 18 mois, quatre ans et six ans. L'enseignante de l'aîné fait un signalement, à l'origine de la procédure judiciaire.
Des coups de baguette
L'enfant est perturbé. Le garçon de six ans avoue avoir été frappé avec une baguette en plastique. Sa petite sœur a aussi reçu des coups. Les violences sont verbales et psychologiques. Il dévalorise l'enfant. « Des fois, j'ai été un peu méchant », reconnaît cet ancien maçon au chômage depuis deux ans.
Lors de l'enquête, les gendarmes ne découvrent aucun jouet au domicile. « Il cassait tout », justifie son beau-père.
Céline Maigné, procureure de la République, demandera un an de prison dont six mois avec sursis, avec mandat de dépôt pour ce conjoint violent. Le tribunal suivra ses réquisitions.
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