Ce n’est pas une panne de véhicule qui a empêché l’équipe du Smur du Nord-Mayenne de se rendre sur un accident ou de répondre à un appel de détresse, lundi 27 mai. C’est bien encore une fois un manque de personnel médical qui a obligé le véhicule flambant neuf à rester au garage.
« Il n’y a pas assez de médecins urgentistes au planning, explique Pascal Grandet de l’association Audace 53 (association de défense des usagers de l’hôpital). La situation est extrêmement difficile. Le nombre d’urgentistes est le deuxième point faible après celui des anesthésistes. Le tableau n’est pas très optimiste. Vu que l’on fonctionne avec de l’intérim, la situation connue en décembre à la maternité peut se reproduire. On est à flux tendu depuis cette date. »
Le Smur rayonne sur 50 communes
Le Smur du Nord-Mayenne rayonne sur 50 communes et peut éventuellement sortir au-delà de son secteur selon les demandes de la régulation du Samu. Un binôme, composé d’un infirmier anesthésiste et d’un médecin urgentiste, assure les gardes de 24h. En moyenne, deux sorties par jour sont effectuées par le Smur du Nord Mayenne.
Le nombre de médecins urgentistes étant réduit au CHNM, les gardes de jour qui doivent être assurées par 2,5 médecins, et celles de nuit par deux praticiens, ne sont parfois plus assurées que par un seul médecin. Donc plus question pour ce dernier de s’absenter du service pendant sa garde pour aller secourir des victimes. Les délais de prise en charge pour les patients seront nécessairement rallongés.
Plus que six médecins qualifiés au lieu de douze
« Nous n’avons pas de manque pour les infirmiers anesthésistes, confirme la directrice du Centre hospitalier, Catherine Creuzet. Pour les médecins, c’est différent. On peut être médecin et ne pas être qualifié pour sortir avec le Smur. »
Aujourd’hui, les urgences ne compteraient plus que six médecins qualifiés. « Il en faudrait au moins 12. On pallie les difficultés en remaniant le tableau de service, mais parfois ça ne suffit pas. En dernier recours, on informe donc le service de régulation à Laval que nous ne pouvons assurer les sorties qui recquièrent un médecin. » Ce qui est arrivé lundi.
« Ce ne sera pas la dernière »
« Cette fermeture n’est pas la première et ce ne sera pas la dernière. Le problème c’est que l’on vit au jour le jour. Il n’est pas normal que l’on cherche une solution le jour pour le jour. Les plannings sont connus à l’avance. Un délai de déclenchement d’une procédure est nécessaire », assure Sébastien Lardeux, délégué syndical FO.
L’association Audace 53 s’interroge : « Va-t-on carrément fermer le service en juillet et août, comme cela se pratique dans d’autres centres hospitaliers ? »
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