Rire des handicapés, sans rire du handicap est un exercice périlleux.
Dans la famille de Paula, 16 ans, ils sont tous sourds et muets : le père, la mère et le jeune frère. Mais cela ne semble gêner personne, tant il règne, au sein de cette famille de fermiers, la joie de vivre et la bonne humeur. Paula, qui est la seule entendante, sert d’intermédiaire avec les fournisseurs, la banque, etc.
Rares sont les comédies françaises réussies qui rendent les spectateurs euphoriques. Et l’on n’attendait pas Éric Lartigau (Les infidèles, Mais qui a tué Pamela Rose ?) aux commandes d’une œuvre aussi subtile, qui mêle habilement comédie et émotion. Car l’on rit très souvent avec ces gags hilarants, et l’on est ému (souvent aux larmes !) par des scènes magnifiques, telle celle au cours de laquelle le père écoute le chant de sa fille en lui mettant la main sur le cœur, ou celle de cette chanson de Michel Sardou (Mes chers parents, je vous aime, mais je pars), que Paula chante tout en la traduisant pour ses parents en langue des signes. L’interprétation est pour beaucoup dans le plaisir que l’on prend à vivre au sein de cette famille chaleureuse et aimante. La jeune et lumineuse Louane Emera (demi-finaliste de The Voice) n’a rien à envier aux sensationnels Karin Viard et François Damiens, épatants lorsqu’ils se disputent en langue des signes, sans oublier Éric Elmosnino, excellent en professeur acariâtre, mais bienveillant.
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