10 juin 2002. On joue la 16e minute de Tunisie-Belgique. Raouf Bouzaiene pose le ballon à 25 mètres de la cage du portier Diable Rouge. Le numéro 12 enroule parfaitement son ballon du pied gauche et égalise. Course-poursuite effreinée avec ses coéquipiers. Scène de liesse chez les supporteurs tunisiens. « J’étais comme un fou, dans un autre monde. C’est le plus beau moment de ma carrière », glisse dans un sourire l’ancien joueur du Stade lavallois.
Seize années ont passé depuis cette Coupe du monde organisée au Japon et en Corée du Sud. « Et pourtant, on me parle toujours autant de ce but », raconte cet enfant du quartier Saint-Nicolas de Laval.
Pour le joueur formé chez les Tango, le moment est d’autant plus magique puisqu’il s’agit de son unique Coupe du monde. « En 1998 en France, je m’étais blessé lors de la finale de coupe de Tunisie et j’avais dû déclarer fortait. C’est ma plus grosse déception », confie l’ancien joueur de Châteauroux. Alors quatre ans plus tard, celui qui a 32 ans à l’époque savoure la qualification. « Ça avait été très difficile. On avait battu la Côte d’Ivoire chez nous, avant d’aller gagner au Congo », se souvient celui qui évoluait sous les couleurs du Genoa en Italie.
Educateur à Soulgé-sur-Ouette
Malheureusement, malgré une poule « abordable », les Aigles de Carthage sont éliminés dès le premier tour. « On manque notre match d’entrée contre la Russie. On prend un but gag, on pousse, puis on en prend un deuxième dans les arrêts de jeu. C’est là que tout s’est joué. » Du coup, malgré de bonnes performances individuelles, l’ailier de poche garde un souvenir « mitigé » de cette expérience. « On n’a pas si mal joué. Avec un peu plus de conviction et d’envie, ça aurait pu le faire », estime celui qui stoppera sa carrière trois ans plus tard.
Désormais, celui qui a été sélectionné à 57 reprises avec la Tunisie, est revenu à Laval en 2010. S’il dit suivre « de loin » les aventures du Stade lavallois, le père de famille désormais âgé de 47 ans n’a pas tout à fait quitté le monde du ballon rond. Il a retrouvé la Tunisie la saison dernière comme entraîneur-adjoint du Club Africain. Aujourd’hui, Raouf Bouzaiene se verrait bien reprendre « une équipe de jeunes », lui qui travaille comme éducateur au centre éducatif renforcé Roger-Hyvard à Soulgé-sur-Ouette.
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