Immaturité, impulsivité, intolérance à la frustration : ces « 3 I », selon l'experte psychiatre, c'est l'une des caractéristiques qui relient Christophe et Valentin, 20 et 23 ans. Le procès de ces deux jeunes hommes a débuté ce mardi 22 mai aux Assises de la Mayenne. En décembre 2015, le premier a violemment volé le sac de Jeanne Gagnant, une Evronnaise de 78 ans. La septuagénaire était tombée et était décédée des suites de ses blesssures quatre jours plus tard. Le second est jugé pour complicité et recel.
Un père violent, un autre absent
Au tribunal, ils ont la tête baissée, le regard vague, lorsque les experts et les témoins se succèdent à la barre pour évoquer leurs chemins de vie assez similaires. Christophe, septième d'une fratrie de huit enfants, a grandi entre un père violent et une mère « trop gentille » . Pré-adolescent, on lui diagnostique des troubles de l'humeur. Au collège, il est fréquemment exclu. Il intègre l'Institut thérapeutique éducatif et pédagogique (Itep) d'Andouillé. C'est là qu'il rencontre Valentin.
Un peu plus âgé, celui-ci a appris à sept ans que son oncle par alliance était son père. « Je n'ai pas eu des repères normals (sic.) » A l'instar de Christophe, son parcours scolaire est chaotique. Hyperactif, il intègre la fondation des apprentis d'Auteuil, où il incendie un gymnase. Il est alors placé dans deux familles d'accueil avant un bref retour chez sa mère et son beau-père. Il est ensuite accepté à l'Itep.
« Taxer une personne âgée »
Après l'Itep, ensemble ou chacun de leur côté, les deux jeunes hommes enchaînent les larcins, les violences et la consommation de stupéfiants. Christophe est placé en foyer éducatif fermé, après une altercation avec son frère. A sa sortie, en novembre 2015, il retrouve Valentin. Ce dernier, après trois ans dans la rue, vient de devenir père d'un petit garçon, placé deux semaines après sa naissance.
Les faits reconnus, tout l'enjeu des prochains jours d'audience sera de déterminer si Valentin, qui hébergeait Christophe, a incité son ami à braquer Jeanne Gagnant. Parce que Christophe ne participait pas aux frais de la maisonnée, Valentin l'aurait fortement encouragé à trouver de l'argent, peu importe le moyen. Il lui aurait ainsi demandé « de taxer une personne âgée » et tendu les gants et la cagoule qui ont servi à l'agression. A la barre, la mère et la sœur de Christophe ont révélé avoir subi des menaces de Valentin, peu avant les faits, pour avoir de l'argent. « Christophe, il a pas de tête. Il est suiveur et influençable. Valentin, quand il est parti dans quelque chose, il sait pas s'arrêter », a décrit l'ex-compagne de Valentin.
Le verdict sera rendu jeudi 24 mai. Les deux accusés encourrent la réclusion criminelle à perpétuité.
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