Sur le point de fêter son soixantième anniversaire, Cornelia, une femme de la haute société de Bucarest, se plaint de l’attitude de son fils unique, Barbu, qui lui parle mal et l’appelle rarement. Peu de temps après, elle apprend que celui-ci a tué accidentellement un enfant.
Pour son troisième film, le cinéaste Calin Peter Netzer semble respecter les règles du Dogme95, de Lars von Trier (caméra à l’épaule, gros plans, style vif et nerveux, etc.), mais c’est le point faible du film, car la réalisation est un peu fatigante. Pourtant cette œuvre, qui brosse le portrait sans concession d’une mère possessive croyant que tous les problèmes se règlent avec de l’argent (même l’amour d’un fils !), est bouleversante.
En braquant sa caméra sur Cornelia, magistralement interprétée par Luminata Gheorghiu, le cinéaste montre les efforts désespérés d’une mère intrusive, qui ne comprend pas pourquoi son fils la fuit. Mais il brosse aussi un tableau saisissant de la société roumaine, entre nantis sûrs d’eux et laissés-pour-compte aigris.
Certaines scènes sont d’une grande puissance dramatique, d’autres sont moins bien maîtrisées (telle celle entre l’héroïne et le témoin de l’accident), mais ce beau film, tendu et nerveux, est une fascinante plongée dans l’âme tourmentée d’une mère et d’une femme qui veut tout diriger... au risque d’étouffer ses proches.
Sans concession, le cinéaste montre les dégâts que peut causer un tel amour possessif. Fort heureusement, la fin bouleversante, centrée sur le pardon, vient apporter un peu d’humanité aux personnages. Les confidences intimes de la belle-fille sont assez triviales.
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