La grogne monte chez les parents d’élèves de 1re ES du lycée Lavoisier de Mayenne. Depuis le 8 décembre, le professeur de sciences économiques et sociales de leurs enfants est absent. « Jusqu’à Noël, ils n’ont pas eu cours. Un remplaçant a été annoncé après les vacances de Noël. Il est arrivé le 19 janvier et a assuré quelques cours en pointillés. La semaine dernière, il a démissionné », regrettent Gwenaëlle Lecomte et Sophie Monsallier, parents d’élèves. Résultat : au deuxième trimestre, aucune note ne figure sur le bulletin d’une des deux classes de 1re ES du lycée. « Pour préparer les études post-bac, le livret scolaire commence en 1re. Et l’an prochain, il y a le bac, comment vont-ils faire sans avoir suivi tous les cours ? L’économie, c’est leur matière principale, leur plus gros coefficient », martèlent les parents. En 1re, les lycéens devraient avoir sept heures hebdomadaires de sciences économiques et sociales.
Les élèves de seconde du lycée ne bénéficient plus non plus de leur enseignement d’exploration, intitulé Sciences économiques et sociales. Seuls les terminales et une classe de 1re ES sont pris en charge dans cette matière.
Les viviers sont épuisés
Dès l’annonce de la démission du remplaçant, les parents se sont réunis et ont interrogé la direction du lycée. « On nous explique qu’il est compliqué de trouver des professeurs parce que c’est une matière qui n’est enseignée qu’au lycée et à la fac. Mais nos enfants n’auront rien vu du programme de 1re ! » Trouver une solution, telle est l’obsession des parents. « Tous les viviers, quelles que soient les matières, sont épuisés. Ça on veut bien l’entendre mais alors quelles solutions peut-on nous proposer ? », lance une représentante des parents d’élèves, Linda Rebuffé-Naudin.
Les parents ont proposé plusieurs alternatives qui n’ont pas trouvé écho auprès de la direction pour le moment. « Des cours en visio-conférence ne seraient-ils pas envisageables ? Nous avons aussi suggéré que les deux classes de 1re, qui n’ont que 20 élèves chacune, soient fusionnées, temporairement. »
« Le problème n'est pas financier »
A l’inspection académique, « on est sensible à la situation et on a relayé l’information auprès du rectorat ». Le maire de Mayenne, Michel Angot, alerté par les parents, a envoyé un courrier au recteur d’académie dans lequel il insiste sur « la pertinence et l’opportunité de s’engager dans cette filière au lycée Lavoisier. Peut-on espérer que la section sciences économiques et sociales soit poursuivie au lycée Lavoisier ? »
Contacté, le rectorat de Nantes assure suivre la situation avec beaucoup d’attention. « Nous activons tous nos réseaux, y compris au sein des universités. C’est une problématique de ressources humaines globale. Le problème n’est pas financier. » Le directeur adjoint du lycée, Abdellatif Achiq, mardi, annonçait « avoir des pistes ». Les parents d’élèves n’entendent pas renoncer, et veulent se réunir chaque mercredi soir jusqu’à la résolution du problème.
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