L'affaire jugée ce vendredi 23 février sur le mode de la comparution immédiate est particulière.
Lundi 19 février, un homme âgé de 49 ans s'est présenté à l'accueil de l'hôpital psychiatrique de Mayenne. Alcoolisé et sous l'emprise du cannabis, cet ancien héroïnomane schizophrène demande à être interné. La requête lui est refusée, ce qui le met en colère. Il insulte le personnel, crache sur une infirmière, brise une vitre avec son poing. L'homme est emmené aux urgences, où il crache à nouveau sur un gendarme. Problème, le quadragénaire est atteint d'une hépatite C. « Je dois attendre un mois pour réaliser une prise de sang. Le médecin m'a dit que le risque de contamination était minime », témoigne le militaire.
Le prévenu pénalement responsable ?
Le prévenu, déjà condamné à 34 reprises, n'en est pas à son coup d'essai. Une question se pose cependant : le quadragénaire placé sous tutelle est-il pénalement responsable ? Pour le procureur Yann Le Bris, la réponse est oui. « On pourrait dire que ça relève du soin, le laisser dehors. Mais ce serait une solution de facilité, alors que le personnel médical est dépassé », répond le magistrat. Il réclame une peine de quatre mois de prison ferme, la révocation d'un sursis de deux mois et une incarcération à la maison d'arrêt de Vezin-le-Coquet (Ille-et-Vilaine). « Il sera pris en charge par le service médico-psychologique régional », précise-t-il. « Entendre qu'on va incarcérer quelqu'un parce que la médecine ne peut plus rien, ça me fait peur », rétorque Nicolas Dirickx, avocat du prévenu.
Le tribunal a suivi en partie les réquisitions du Parquet. Le prévenu est condamné à une peine de deux mois de prison, avec la révocation d'un sursis de deux mois. Il a rejoint la maison d'arrêt de Vezin-le-Coquet à l'issue de l'audience.
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