Laval. Cyclo-cross : Maxime Bonsergent vise l'arc-en-ciel

«Tout le monde l'appelait Charlot, il a gagné plus de 300 cyclo-cross dans le Grand Ouest ». Ce grand-père qu'évoque Maxime Bonsergent a eu huit garçons qui ont tous fait du vélo en compétition. Parmi eux, Régis a été sélectionné en équipe de France, Claude a été champion de France junior de cyclo-cross en 1986, et Stéphane a été pro chez Bretagne-Schuller. « J'allais voir mon oncle sur mon petit vélo. D'ailleurs, Yvon Madiot me l'a rappelé dernièrement. J'étais fasciné par cette ambiance du cyclisme professionnel ». Avec un tel entourage, le petit Maxime est venu naturellement à la discipline.

« Je suis licencié au VC Château-Gontier depuis l'âge de 3 ans ». Maxime Bonsergent a été initié de bonne heure aux joies de la route, mais le cyclo-cross n'est proposé aux cyclistes qu'à partir de la catégorie cadets. « Plus jeune, on participait juste à des ateliers de découverte ». Il y a quatre ans, le Castrogontérien a débuté la discipline et a participé à quelques manches de la coupe de France. L'année suivante, il a gagné une manche, décroché deux deuxièmes places, et il est monté sur la deuxième marche du podium du championnat de France.

Maxime est resté fidèle au VC Château-Gontier. « Je me souviens, gamin, de tous ces bénévoles qui nous accompagnaient sur les courses, qui nous encourageaient, et qui nous consolaient quand ça ne se passait pas trop bien. Avec mes premiers bons résultats, je voulais dire merci à ces gens-là ». Maxime n'a jamais cédé à l'appel des sirènes du sport étude. Aussi parce qu'il veut privilégier ses études. « Je suis en terminale S au lycée Victor-Hugo. J'ai pu suivre une scolarité normale jusque-là. C'est plus compliqué ces dernières semaines avec les stages de l'équipe de France. Plusieurs de mes professeurs jouent le jeu en faisant suivre leurs cours sur internet. Des copains de classe m'aident aussi. Le proviseur m'envoie des textos pour m'encourager et me féliciter. Après la saison de cyclo-cross, je vais faire une bonne coupure et commencer tranquillement la saison de route, en donnant la priorité au bac. Quand ce sera fait, j'attaquerai alors que les autres seront dans le dur », promet Maxime, le sourire aux lèvres.

J'ai pu mener ma propre stratégie

La saison dernière en Juniors 1, Maxime a progressé dans la hiérarchie. Il a intégré la B’Twin U19 Racing Team, structure de formation de jeunes liée à la FDJ. C'est là qu'il a rencontré Nicolas Boisson, qui est resté son coach alors que les deux ont quitté la B'Twin. « Ce n'est pas simple car il est basé à Besançon. Mais il prépare mes plans d'entraînement par internet et on se parle au téléphone tous les deux ou trois jours. Parfois, il vient passer quelques jours chez moi ». L'an dernier, Maxime a remporté le titre de champion régional et participé à deux manches de coupe du monde, «pour préparer cette année ».

Et quelle année ! Champion de la Mayenne, champion des Pays-de-la-Loire, 6^e au championnat d'Europe, vainqueur d'une manche de la coupe de France, deux podiums en coupe de monde sur quatre manches disputées, champion de France depuis deux semaines. « J'étais le seul représentant des Pays-de-la-Loire. Je n'ai pas eu à me plier à une course d'équipe, j'ai pu mener ma propre stratégie... » Toujours est-il que cet hiver, le Castrogontérien a accumulé un beau palmarès que n'entachent pas les chutes et l'abandon de Maxime la semaine dernière à Hoogerheide aux Pays-Bas. De quoi faire luire le blason du VC Château-Gontier. Même si le club castrogontérien sait qu'il ne peut pas garder bien longtemps son fer de lance. La saison prochaine, Maxime intégrera fort probablement en catégorie espoirs une formation professionnelle. « En cyclo-cross, les plus grosses équipes sont en Belgique, on verra... »

Champion de france! Merci aux personnes qui m'accompagnent et à celles qui m'apprécient moins car ces elles qui m'ont données la rage????????????????????????????

— Maxime (@Maxobo53) 8 janvier 2017

Pour l'heure le cyclocrossman s'entraîne quotidiennement sur les routes et sentiers alentours, se couche tôt, mange sainement, et se lave les mains fréquemment pour éviter tout virus qui ruinerait son projet à court terme. Ce jeudi, Maxime rejoint les cinq autres membres de l'équipe de France juniors de cyclo-cross à Thionville. Il disputera samedi en fin de matinée le championnat du monde de la catégorie au Luxembourg. « Le parcours est assez artificiel, avec des parcelles creusées et des passerelles. Il sera soit gelé, soit boueux. Dans le premier cas, ça risque de partir à quinze devant. Dans le deuxième cas, il y aura plus d'écart. Je préférerais ce cas de figure, on ne peut pas tricher ».

Sur les bord du circuit, on trouvera peut-être Charles Bonsergent, un homme particulièrement fier. « Quand mon oncle a arrêté sa carrière pro, je commençais en cadets. Mes grands-parents ont acheté un camping-car pour me suivre ». Il est vrai que Maxime Bonsergent est une affaire à suivre.