« Vous avez une victime particulièrement compatissante à votre égard. » Il y a encore une semaine, dans la nuit de mardi 17 à mercredi 18 janvier, prévenu et victime étaient encore des compagnons de beuverie. Jusqu'à ce que cette dernière dégénère, jusqu'à ce que le premier assène deux coups de couteau, au pouce et au cou, au second.
Quelques heures plus tôt, le Lavallois et le Castrogontérien s'étaient croisés dans le bus à Laval. L'un avait proposé à l'autre d'aller chez un ami qui pourrait l'héberger. Il est 14 heures quand les trois comparses commencent à s'alcooliser, à coup de verres de whisky et de rosé. Fatigués, les deux Lavallois vont se coucher. Ils seront réveillés par leur nouvel ami, à la recherche de son portable. Le prévenu se saisit d'un couteau dans sa poche, et agresse à deux reprises l'intrus, avant de le jeter dehors, ensanglanté.
A un ou deux centimètres d'un coup fatal
Lundi 23 janvier, alors qu'il est jugé sous le mode de la comparution immédiate, le prévenu, âgé de 44 ans, ne se souvient de rien. Même pas d'avoir déclaré : « Je vais te crever, je vais te tuer. » Présente à l'audience, la victime se met du côté de son bourreau : « Il ne savait pas ce qu'il faisait. J'avais l'impression d'une personne qui n'était plus elle-même. »
« Nous étions à un ou deux centimètres d'un coup fatal », indique maître Anita Lecomte, avocate de la victime. Pour Franck Burstert, substitut du procureur, le prévenu « est dangereux. Il a une addiction pour l'alcool qu'il n'a pas jugulée ». Il requiert dix-huit mois d'emprisonnement dont six mois avec sursis. Pour la défense, maître Eric Guyot relativise : « C'est une bagarre d'ivrognes qui a mal tourné. »
Le tribunal a été plus sévère que les réquisitions : le prévenu est condamné à deux ans d'emprisonnement, dont un an avec sursis et mise à l'épreuve. Le tribunal ordonne également la révocation partielle d'un précédent sursis à hauteur de douze mois. Il est maintenu en détention.
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