Laval. Laval : Moi, Daniel Blake

Drame franco-belgo-britannique (2016) de Ken Loach, avec Dave Johns (Daniel Blake), Hayley Squires (Katie), Dylan McKiernan (Dylan), Briana Shann (Daisy), Sharon Percy (Sheila) (1h37). (Adolescents) Sortie le 26 octobre 2016.

Un accident cardiaque a contraint Daniel Blake, 59 ans, à arrêter son travail de menuisier, à la demande de son cardiologue. Mais, quand il fait appel à l’aide sociale, pour obtenir une allocation, il se la voit refuser par un fonctionnaire qui lui enjoint de rechercher du travail. Au cours d’un rendez-vous dans un «?Job Center?», l’équivalent de notre Pôle emploi, il fait la connaissance de Katie, une mère célibataire qui élève seule ses deux enfants. Dorénavant, il n’aura qu’un but : aider cette jeune mère en détresse.

Malgré son intention déclarée de mettre fin à sa carrière de réalisateur, Ken Loach n’a pu résister à l’envie de mettre en scène cette histoire très émouvante qui décrit l’incroyable univers kafkaïen de l’administration anglaise, avec ses exigences aberrantes et son total manque d’empathie pour les personnes en détresse. C’est si réaliste que l’on a vraiment l’impression de se trouver dans une administration française ! 

Certes, le début est un peu fastidieux, car le cinéaste s’attache trop longtemps à décrire les démarches auxquelles doivent se plier les demandeurs d’emploi. Mais, dès l’apparition de la mère de famille, l’histoire prend une tout autre direction et montre la profonde humanité du héros. 

Dave Johns, un comique anglais, et Hayley Squires sont tous deux d’une grande justesse, et ils confèrent une belle humanité à cette œuvre de qualité, récompensée de la Palme d’or au récent Festival de Cannes, mais qui n’est pas la meilleure de son auteur.

Si les fonctionnaires se montrent odieux, ils sont les tristes symboles d’un système obsolète et inhumain, le héros, avec sa grande attention aux autres, est magnifique, comme l’atteste la fin, bouleversante... mais prévisible.