Sans la loi du 3 juin dernier, ce trentenaire d'origine marocaine, habitant un foyer de Laval, n'aurait pas été poursuivi pour « consultation habituelle d'un service de communication au public en ligne mettant à disposition des messages, images ou représentations provoquant à des actes de terrorisme ou faisant l'apologie ». Assigné à résidence depuis janvier 2016 après une première perquisition ayant mis au jour des contacts téléphoniques en Syrie et une liste de sites et forums faisant la propagande de l'Etat islamique, il a subi une deuxième perquisition en août. Cette fois, des vidéos de propagande et d'exécution ont été téléchargées sur son ordinateur. Des traces de conversations sur la messagerie Telegram, utilisée par les islamistes, ont également été retrouvées, ainsi que des prêches en arabe et un mode d'emploi d'un fusil AK 47.
Les enquêteurs ont eu la puce à l'oreille lorsque le prévenu, jugé mercredi 28 septembre, a supprimé son compte Facebook. Depuis son assignation à résidence, il est déjà passé à deux reprises au tribunal, en comparution immédiate, dont l'une pour avoir menacé les policiers lors de l'un de ses pointages au commissariat. En ce qui concerne ce qui a été retrouvé sur son ordinateur, il met en cause un ami, qui serait venu lui rendre visite. « Ces vidéos sont dégueulasses, c'est barbare. Ce qui s'est passé à Paris, je suis le premier à être touché », indique-t-il. C'est son frère qui l'a incité à converser sur Télégram, pour prendre contact avec sa famille au Maroc.
Le substitut du procureur Franck Burstert souligne les incohérences du discours du prévenu. «Il s'adapte en fonction des questions. » Faisant appel à trois jurisprudences, il requiert la peine maximale prévue par la loi, à savoir deux ans d'emprisonnement. « Dans ces jurisprudences, on parle de centaines de consultations depuis juin, alors que l'ordinateur du prévenu fait état de sept consultations », affirme maître David Buron, avocat de la défense. Il plaide l'indulgence. Le tribunal tranche et condamne le Lavallois à 18 mois de prison, auxquels s'ajoutent deux mois de révocation d'un sursis.
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