Mayenne. Entre fantaisie, textile et amitié, Lucas Tortolano clôt son exposition

Plus qu'une dizaine de jours pour découvrir "Les papillons dans le ventre sont de fer", l'exposition que Le Kiosque consacre à Lucas Tortolano dans la chapelle des Calvairiennes à Mayenne. Un espace que l'artiste parisien a investi comme un refuge, un lieu de transformation où textile, costume et mythologies queer s'entrelacent. "L'amitié est au cœur de ma pratique. Beaucoup de pièces sont nées de liens très forts, notamment avec le collectif Bienvenu", confie l'artiste. Ici, collaborations et œuvres personnelles dialoguent sans hiérarchie.

Diplômé des Beaux-Arts de Paris et d'une école de design, Lucas Tortolano développe depuis plusieurs années un travail autour du vêtement et du costume, souvent destiné à ses proches. Dans l'exposition, ces silhouettes deviennent des présences fantomatiques : des costumes suspendus, gonflés de vide, qui évoquent à la fois l'absence et la protection. "J'aime l'idée qu'ils soient là même si mes amis ne le sont pas, comme des fantômes bienveillants."

Une inspiration dans la communauté queer

L'exposition s'ouvre sur une arche monumentale, porte d'entrée vers une utopie queer où aucune trajectoire n'est imposée. Plus loin, une créature hybride attire autant qu'elle inquiète : fourrure colorée, taille imposante, yeux rouge vif. Un jeu constant de dualités, thème cher à l'artiste : douceur contre menace. La figure de l'araignée et celle du papillon traversent l'ensemble de ses pièces.

Les collaborations occupent une salle entière. On y découvre notamment Will you be my room ?, installation-grotte conçue avec Louise-Margot Décombas, pensée comme une chambre secrète. Plus loin, Les jardins censurés et Ombre au tableau, en collaboration avec Richard Otparlic, interrogent les blessures d'une communauté encore confrontée à l'autocensure et à l'effacement symbolique.

Pratique Jusqu'au dimanche 14 décembre. Mercredi de 14h à 17h, et samedi et dimanche de 14h30 à 18h.