La chambre régionale des comptes (CRC) des Pays de la Loire a contrôlé les exercices 2019 et suivants de Mayenne Habitat. Et son rapport dessine une même ligne rouge : le bailleur social, pourtant central dans le paysage mayennais, avance avec des fragilités structurelles qu'il doit désormais affronter. "Le contrôle de la CRC s'est avéré globalement positif, les remarques sont d'ordre technique et des réponses ont été apportées", commente le directeur général de Mayenne Habitat, Patrick le Roux.
L'absentéisme chronique de quatre administrateurs - absents depuis un an - place le conseil d'administration dans une situation de démission "de fait". La chambre demande par ailleurs à l'office de se mettre en conformité sur les indemnités versées, de renforcer la prévention des atteintes à la probité et d'adopter une charte de déontologie. Elle recommande aussi la création d'un observatoire du logement pour éclairer sa stratégie.
Un parc vieillissant, une offre qui se contracte
Mayenne Habitat gère 8 800 logements, soit 55% du parc social mayennais. Un parc qui se rétracte depuis 2010 et vieillit, notamment sur Laval. Près d'un tiers des logements affiche encore une étiquette énergie E. La chambre rappelle qu'un regroupement avec Méduane Habitat aurait constitué une solution cohérente dans le cadre de la loi Elan. "L'augmentation des coûts des matières premières et du travail alliée à des taux d'emprunt élevés a ralenti la production, les conditions sont désormais plus favorables. D'ailleurs plus de 330 logements sont en cours de construction et 190 démarreront en 2026 ainsi nous répondrons en partie à la demande."
"Il faut un certain temps pour inverser la tendance"
La pression locative s'accentue : les demandes bondissent de 5 000 à 7 000 entre 2021 et 2024. Les T2 et T3, très recherchés, manquent face à une offre historiquement déséquilibrée. Si 700 logements sont programmés - majoritairement des T2/T3 - leurs effets se feront attendre. "D'un parc historiquement de grands logements (T4, T5) nous nous orientons depuis quelques années vers les T3 et T2. Ce qui correspond mieux à la demande actuelle. Il faut un certain temps pour inverser la tendance." Les délais d'attribution continuent de grandir : jusqu'à 11,5 mois, et jusqu'à 16,8 pour les mutations internes. Malgré un parcours d'accès bien organisé, le taux de refus reste très élevé : 38% en 2024, dont 20% sans explication. La chambre demande un plan d'action, incluant la responsabilisation des demandeurs.
Alain Rossignol, Catherine Brault et Patrick Le Roux, directeur général de Mayenne Habitat. - CM
Une situation financière saine mais sous vigilance
Profitabilité en hausse, autofinancement important, dette contenue : la situation financière est globalement favorable. Mais la chambre cible des points d'attention : hausse plus rapide des charges de personnel qu'au niveau national, progression des coûts de gestion et augmentation des créances irrécouvrables. "Le rapport fait état d'une bonne santé financière et d'une satisfaction globale des locataires qui nous place dans le peloton de tête des organismes ligériens."
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