Il y a des rendez-vous qu'on ne coche pas au hasard. Celui de vendredi soir, à Furiani, en est un pour Julien Maggiotti. Revenu cet été au Stade lavallois après deux saisons à Bastia, le milieu offensif retrouve une pelouse qu'il connaît bien — celle d'un club qu'il porte toujours dans son cœur. "C'est un match particulier, reconnaît-il sans détour. Je suis content de retourner là-bas."
Pur Corse, adopté par la Mayenne, Maggiotti est un joueur à la double appartenance assumée. "Quand on aime un club, ce n'est toujours pas évident de le voir en bas, souffle-t-il. Aujourd'hui, Bastia n'est pas bien, et nous non plus. C'est difficile de voir les deux clubs qu'on aime dans une mauvaise situation."
Le Zizou "mayennais" ou "corse"
Le hasard du calendrier met face à face deux formations en quête d'air : Bastia, lanterne rouge, et Laval, avant-dernier. À l'évocation de ce duel, un sourire traverse le visage du "Zizou mayennais" — ou "corse", c'est selon.
Bastia, c'était son rêve d'enfant. "Jouer pour Bastia, c'était un rêve. Malheureusement, je n'ai pas pu m'y imposer comme je le voulais", confiait le joueur de 28 ans lors de son retour l'été dernier. La faute à une succession de blessures, qui l'ont freiné entre 2023 et 2025. "J'ai eu des pépins, des coups d'arrêt. Mais je ne regrette rien. J'ai été respecté là-bas, et je respecte beaucoup les gens du club."
Alors, s'il devait trouver le chemin des filets ce vendredi, il ne retiendrait rien. "J'espère marquer, pour moi, pour l'équipe, pour le moral. Si je peux marquer, je ne vais pas m'en priver", lâche-t-il avec franchise. Pas de revanche, mais un besoin de renaissance — et une ambition simple : aider Laval à enfin décoller.
Bastia, un contexte qu'il connaît bien
Ce déplacement à Furiani, il le décrit sans emphase mais avec lucidité. "Le contexte corse existe, oui. Le public pousse fort, c'est une pression positive. Mais quand on est joueur de Bastia, ce n'est pas toujours simple non plus. Ce sont des supporters exigeants, passionnés. Ils poussent leur équipe jusqu'au bout." Lui, n'attend ni sifflets ni ovation. "Je suis resté en bons termes avec les supporters. Ce sont des gens bien. Ils m'ont respecté, je les respecte. Tout ira bien."
Depuis son retour en Mayenne, le meneur de jeu retrouve peu à peu son rythme, après une longue blessure et un début de saison mitigé. "Je suis monté tout doucement. Il fallait reprendre confiance, reprendre du rythme. Aujourd'hui, ce n'est pas simple, mais on continue à travailler. On sait qu'on a la qualité pour remonter très vite." S'il ne se considère pas encore comme un "ancien", son vécu lavallois lui confère une légitimité naturelle dans le vestiaire. "Je connais ce club, je sais ce qu'il demande. Ici, il faut être solidaire, il faut batailler, jouer tous les ballons. Laval, c'est ça. Il faut qu'on soit tous ensemble pour relever la pente."
Une semaine pour basculer
Entre Bastia vendredi, Le Mans mardi pour le derby, puis Guingamp dans la foulée, Laval aborde une semaine charnière. Maggiotti le sait : "C'est sur des séries que tout se joue. L'équipe qui enchaîne remonte vite." Sur la pelouse de Furiani, ce cœur partagé devra choisir son camp. Et il l'a déjà fait : "Bastia, c'est mon club de cœur, mais je joue pour Laval. Je veux qu'on gagne, peu importe l'adversaire." Vendredi soir, si le ballon vient frapper les filets corses sous le vent d'automne, il n'y aura pas d'excuses, pas de regrets — seulement un sourire, celui d'un joueur qui retrouve ses racines sans oublier d'où il vient.
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