Stade lavallois. Pourquoi demander la tête d'Olivier Frapolli n'est pas la solution

Le Stade lavallois traverse des eaux troubles. Une nouvelle défaite, "cruelle", à la 95^e minute face au Red Star, vient noircir un début de saison déjà compliqué. Quatre revers concédés, cinq nuls, une seule victoire. Aussitôt, les réseaux sociaux s'enflamment : "Frapolli doit démissionner, c'est plus possible", "Il faut que ça bouge à la direction". La tentation du bouc émissaire est humaine. Mais ici, elle est surtout hors de propos. Demander la tête d'Olivier Frapolli, c'est oublier d'où vient Laval.

Des choix qui interrogent de l'extérieur

Olivier Frapolli n'est pas un coach de passage. En poste depuis 2019, il a accompagné la remontée en Ligue 2 en 2022 et signé deux septièmes places consécutives. Son travail a contribué à stabiliser le club après des années d'instabilité. Son contrat court jusqu'en 2027, signe d'une relation de confiance avec la direction. Mais cela ne le met pas à l'abri des critiques. Car si le contexte lavallois n'a rien d'un grand club sous pression permanente, les choix du technicien interrogent de plus en plus.

Face au Red Star, Frapolli a notamment décidé de se passer longtemps du milieu Titouan Thomas — sans doute le joueur le plus régulier depuis le début de la saison —, entré seulement à la 79^e minute. Même constat pour Ethan Clavreul, resté sur le banc lors des deux derniers matchs malgré sa forme et son statut de meilleur buteur lavallois. Ces décisions, difficilement lisibles de l'extérieur, nourrissent le doute chez certains supporters.

Un effectif fragilisé, un cycle à reconstruire

Laval paie surtout la perte de plusieurs cadres — Kouassi, Kokolo, Gonçalves, Roye, Adéoti — qui structuraient le vestiaire sur et en dehors du terrain. Leur expérience et leur leadership manquent. Le mercato estival, jugé trop prudent, n'a pas compensé ces départs. Le club en est conscient, et une recrue offensive est espérée cet hiver. En attendant, le staff tente de reconstruire une ossature cohérente avec les moyens du bord. "On n'a pas forcément les atouts devant pour avoir de la puissance et de la vitesse, reconnaît Frapolli. Il faut essayer de construire autrement."

Un groupe impliqué mais en manque de repères

Malgré les résultats, le vestiaire n'a pas lâché. Face au Red Star, Laval a longtemps tenu avant de céder dans les dernières secondes. "C'est cruel parce que dans notre situation, tous les points comptent", soupire Frapolli. Le constat est partagé : les efforts sont là, mais la sérénité fait défaut.

Dans le jeu, Laval alterne les séquences intéressantes et les passages à vide. Le manque de confiance pèse, tout comme l'incapacité à tuer les matchs ou à tenir un score. Ce sont souvent des détails — placements, transitions, concentration — qui coûtent cher.

Une période de transition plus que de rupture

Avant-dernier de Ligue 2, Laval n'est pas à l'abri, mais le club a déjà connu des périodes plus délicates. L'unité reste la priorité du staff, qui cherche la bonne formule. "Il faut garder le moral, rester unis et trouver la bonne formule. C'est ce qu'on essaie de faire chaque jour", glisse Frapolli.

Le Stade lavallois n'est pas en implosion, mais dans une phase de transition. L'équilibre entre continuité et renouvellement est encore à trouver. Et si Frapolli a prouvé par le passé qu'il savait redresser la barre, il lui reste à montrer qu'il peut encore surprendre — par ses choix, son discours, et sa capacité à faire évoluer son équipe.

• À lire aussi : Ligue 2. Laval – Red Star : les Tops et Flops à retenir du match