En 1 h 19 minutes et 23 secondes, l'athlète de l'US Saint-Berthevin Athlétisme réalise un nouveau temps de référence, confirmant sa régularité au plus haut niveau international, notamment dans des conditions climatiques pas faciles.
Une progression constante au fil des grands rendez-vous
Depuis plusieurs années, Gabriel Bordier gravit les échelons avec régularité. Déjà 8e aux Mondiaux de Budapest en 2023, puis 4e aux Championnats d'Europe en 2024, il s'affirme aujourd'hui parmi les meilleurs marcheurs mondiaux. Cette 5e place à Tokyo marque une nouvelle étape dans sa carrière, une confirmation que son travail de fond et son exigence quotidienne portent leurs fruits.
Formé à l'US Saint-Berthevin Athlétisme et accompagné depuis de longues années par Gilbert Belin puis Gérard Lelièvre, ancien champion et référence de la discipline, Bordier incarne cette école française de la marche athlétique, faite de patience, de rigueur et de volonté. Chaque saison lui a permis d'acquérir un peu plus d'expérience, de confiance et de maturité pour affronter les grands rendez-vous planétaires.
Le récit d'une course solide et audacieuse
Disputé dans des conditions climatiques plus favorables qu'attendu - 24,5 °C mais avec toujours beaucoup d'humidité -, le 20 km s'est couru sur un circuit urbain de 1 km, avec départ et arrivée dans le stade. Dès les premiers kilomètres, Gabriel s'est montré ambitieux : il a mené le peloton entre le 2e et le 11e km, un choix audacieux face aux meilleurs marcheurs mondiaux. Sanctionné de deux demandes de disqualification pour perte de contact au 10e et 11e km (mais averti seulement au 16e km), le Mayennais a dû composer avec cette épée de Damoclès car à partir de la troisième demande de disqualification c'est une pénalité de deux minutes sur le chrono qui lui est imposée. Malgré cela, il est resté au contact des leaders, bouclant les 5 km entre le 12e et le 16e en 19'32. Dans le final, il n'a pu suivre l'accélération des futurs médaillés mais a conservé sa 5e place, acquise avec maîtrise et lucidité.
"Gabriel a réalisé une saison exceptionnelle"
Pour Gérard Lelièvre, la performance laisse entrevoir un potentiel encore supérieur : "Gabriel était prêt physiquement. Il a passé un vrai cap depuis deux ans. Bien sûr, le risque d'être pénalisé l'a perturbé sur la fin et on peut toujours se demander si le podium était envisageable, mais ce qu'il a montré reste énorme. Gabriel a réalisé une saison exceptionnelle depuis les France en salle cet hiver et ses différents records, jusqu'à ces Mondiaux de Tokyo !"
" Je pense être à ma place et à une très belle place "
Le marcheur de 27 ans, lui, savourait, tout en gardant son analyse lucide : " Quand les meilleurs sont partis dans les cinq derniers kms, je ne pouvais pas suivre... Je n'ai pas tant ralenti, je finis en moins de 4' au dernier kilomètre ! Aller chercher devant était dur physiquement et risqué sur le plan des cartons car j'en avais déjà deux. C'est la course parfaite pour mes jambes à moi, en maîtrise. Je pense être à ma place et à une très belle place !"
Une année sabbatique est dans les tuyaux
De retour en Mayenne, Gabriel prendra le temps de faire le point avec son entraîneur. Une année sabbatique est même évoquée, où il pourrait varier les plaisirs en se tournant vers le trail ou les courses sur route comme le marathon.
Une parenthèse qui, si elle se confirme, lui permettrait de souffler tout en élargissant ses horizons avant de revenir, pourquoi pas, encore plus fort sur les grands rendez-vous internationaux.
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