Douze mois de prison dont six assortis d'un sursis probatoire : c'est moins que les dix-huit demandés par le Parquet. Le prévenu, déjà sous les verrous, aura encore quelques semaines pour regretter les violences qu'il a commises à l'encontre de sa compagne. La jeune maman s'est vue octroyer vingt jours d'ITT.
Signalement des collègues et de l'employeur
Les employeurs de la jeune femme ont procédé, le 11 juin 2025, à un signalement auprès des services de police. Pour ses collègues, il était urgent d'aider la victime à se débarrasser d'un compagnon violent en l'incitant à porter plainte.
Ce jour-là, la femme reçoit un SMS qui énerve son compagnon. Il lui intime d'ôter ses lunettes afin de lui infliger plusieurs claques. Le magistrat lui fera remarquer que cela n'est pas une violence impulsive, mais au contraire calculée. La maman demande au papa de coucher les enfants avant la suite de l'altercation. Les violences vont continuer dans la cuisine, où la femme est mise à terre avant de recevoir des coups de pied. Les chaises sont renversées et la vaisselle brisée.
La présidente ne s'arrête pas aux faits de juin et rappelle au prévenu que la violence remonte à plusieurs années, avec des scènes identiques depuis 2022. La magistrate revient entre autres sur le jour où il lui a enserré la gorge et a simulé un égorgement. L'homme est âgé de 33 ans et n'a jamais été condamné pour violences, mais ''simplement'' pour des délits en rapport avec les stupéfiants.
"J'aimerais avoir une vie plus bien"
Le mis en cause va tout d'abord trouver disproportionnées les accusations de sa femme : "Elle en rajoute, je ne l'ai jamais insultée... c'est elle qui se rabaisse."
Mais son attitude va s'assouplir au fil du procès, surtout lorsque la présidente évoque la seconde partie de la prévention : violence en présence d'un mineur.
La magistrate reprend les déclarations de son enfant, interrogé à 5 ans et demi : "Il frappe maman, j'entends la nuit... Il s'énerve beaucoup de fois." La suite lui fait monter les larmes aux yeux : "J'aimerais avoir une vie plus bien et avoir un autre papa."
"Etes-vous un tyran ?"
A partir de ce moment, le prévenu n'a pas assez de mots pour tenter d'exprimer ses regrets. "Mais quels regrets ?, insiste l'assesseur... Etes-vous un tyran ? Même votre chien a peur de vous." Le magistrat enfonce le clou : "De telles violences ont sur les jeunes enfants des effets post-traumatiques semblables à ceux d'une guerre !"
L'homme se défend en affirmant s'être débarrassé de ses addictions, qui sont l'alcool et la drogue, et il dit avoir écrit un livre d'explications en prison à l'intention de sa femme. "Mais je le garderai pour moi", ajoute-t-il.
Après que l'avocate de la partie civile a décrit une femme brisée et sous emprise, l'avocate de la défense essaie d'atténuer la culpabilité de son client en décrivant un homme stressé qui a, lui aussi, beaucoup de souffrance en lui.
Le sursis probatoire oblige le fautif à se faire soigner et lui interdit tout contact avec Madame. Les armes trouvées à son domicile sont confisquées et il est maintenu en détention pour la partie ferme de sa peine.
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