Mardi 10 juin, une surveillante scolaire a été tuée à Nogent, en Haute-Marne, par un élève de 14 ans. Elle s'appelait Mélanie et avait 31 ans. Le drame s'est produit dans l'enceinte du collège, en présence des gendarmes venus contrôler les sacs. En Mayenne, ce meurtre suscite de nombreuses réactions au sein de la communauté éducative.
"Nous sortons de notre minute de silence, décrit un directeur d'établissement en Mayenne. Nous devons remettre le cadre et être exigeants. Il ne faut pas faire semblant de ne pas avoir entendu quand l'élève dit un gros mot. Dès le début, nous devons remettre de l'autorité. Pas de l'autoritarisme, mais de l'autorité."
"Revenir aux fondamentaux de l'apprentissage"
Pour le directeur mayennais, "revenir aux fondamentaux de l'apprentissage" est obligatoire. "Un des combats à mener est contre les réseaux sociaux. Il faut vraiment que les jeunes n'y aient plus du tout accès." Le président du Département de la Mayenne, Olivier Richefou, a annoncé mercredi 11 juin au micro d'Ici Mayenne l'installation prochaine de caméras aux entrées des collèges. "Elles ne régleront pas le problème. Plus d'infirmières scolaires, plus de psychologues scolaires... La santé mentale est le cœur du problème", estime-t-il.
- A lire aussi : Après le meurtre d'une surveillante en Haute-Marne, le gouvernement a avancé des mesures : qu'en pensez-vous ?
"L'Éducation nationale est endeuillée"
Les syndicats et associations de parents d'élèves se sont également exprimés. Dans un communiqué commun, Force ouvrière et la FCPE de la Mayenne affirment que "les faits de violence à l'école sont une réalité, et les réponses concrètes doivent être apportées. Ces réponses, ce ne sont pas uniquement des formations à la détection des signaux faibles lorsqu'un jeune ne va pas bien. Ce sont surtout des moyens pour l'école, ce sont des dotations suffisantes en personnels pour répondre à tous les besoins."
"Construire collectivement les réponses"
L'intersyndicale précise que "l'Éducation nationale est endeuillée. Encore une fois, nous perdons une collègue dans l'exercice de son métier. Aujourd'hui, l'heure est à l'émotion, au recueillement, à la solidarité avec la famille de notre collègue et l'ensemble de la communauté éducative. Ensuite, il faudra construire collectivement les réponses pour que ça ne se reproduise pas et refuser les récupérations politiques et la surenchère."
Un hommage à Mélanie, la surveillante tuée, est prévu jeudi 12 juin à 18h sur le parvis des droits de l'homme à Laval. Les syndicats appellent à s'y rassembler.
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Le sujet n'est pas que la santé mentale. Le sujet c'est l'autorité dans l'école, l'acquisition des fondamentaux, l'exigence face à l'élève. L'école est à l'image de la société, c'est elle dans son ensemble qui fout le camp. Le meurtre de Mélanie est le symptôme d'un mal plus grand et d'une société qui n'éduque plus les enfants à devenir adultes, ni les étrangers à devenir Français, ni les mauvais à devenir bons.