15 millions d'euros de marge à trouver à l'hôpital de Laval. Une paille ! L'Agence régionale de santé (ARS), sur demande du Premier ministre François Bayrou, somme l'hôpital de Laval de trouver des économies pour dégager sa marge et financer le nouveau plateau technique dont le financement avait été promis par l'ex-Premier ministre Jean Castex.
"Des mesures catastrophiques pour l'hôpital de Laval"
"La direction nous a annoncé des mesures drastiques, catastrophiques pour l'hôpital de Laval", dénonce Maxime Lebigot, secrétaire général pour le syndicat Force ouvrière (FO). Deux axes d'économies sont particulièrement visés : l'optimisation du fonctionnement avec l'accélération du remplissage des lits ainsi que l'amélioration du ratio de soignants par patient. Enfin, un plan d'économies introduisant la suppression de 50 postes dans les prochaines semaines et une centaine à terme. "Si on veut que les soignants travaillent normalement, nous avons besoin de 60 postes supplémentaires, pas 100 de moins", proteste Sylvain Bihel, secrétaire adjoint chez FO. CDD non renouvelés, titularisations gelées et ce, sans compter les départs à la retraite non remplacés.
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Mobilisation du personnel et appel à la résistance
Pour contrer ce "plan social déguisé", l'intersyndicale se mobilise et invite le personnel de santé et les usagers à leur Assemblée générale prévue mardi 17 juin avec un mot d'ordre : "Le plan social, non merci ! Nos conditions de travail valent plus que des locaux neufs !"
Pour dénoncer cette situation, les syndicats rencontreront les députés de la Mayenne, jeudi 12 juin. "On ne peut pas rester simplement dans la sphère lavallo-lavalloise, constate Meryam El Hamdaoui, secrétaire générale de la CGT. Nous retrouvons la dynamique d'avant le Covid : réduire la dépense publique…" Les défenseurs des travailleurs critiquent également la croissance de la charge de travail, avec des bras en moins : "En parallèle, la charge de travail des agents devrait s'accentuer, et les conditions de travail encore se dégrader, pour se conformer à des critères de rentabilité totalement décorrélés des besoins des usagers."
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L'hôpital de la ville préfecture souffre, les Lavallois préférant se rendre vers le sud pour être pris en charge à Château-Gontier ou Angers. "Il y a des nuits où il n'y a pas de Smur dans le département, s'indigne Sylvain Bihel. Nous ne sommes pas en mesure de répondre à une urgence vitale…" Le bloc opératoire ne fonctionne qu'à la moitié de son potentiel, l'unité cognitivo-comportementale, seul service accueillant les patients atteints de troubles démentiels en crise aiguë dans le département, a fermé ses 10 lits faute de médecins et le département des urgences, faute de médecins, a dû restreindre son accès à la population en appliquant une régulation continue.
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