La victime est une petite fille de 2 ans, mais le père est un homme de 39 ans en déficience mentale, psychologiquement fragile.
Le prévenu est d'abord poursuivi pour des violences physiques envers sa compagne, notamment quand, par deux fois, il lui assène des coups, mais la compagne ne semble pas exempte de tout reproche.
C'est surtout son attitude en tant que père de famille qui inquiète les magistrats. C'est une voisine qui entend les cris de l'enfant et les vociférations de l'adulte : "Tu vas fermer ta g..." C'est ensuite l'assistante maternelle qui constate des bleus sur l'enfant et des lésions sur ses oreilles. Une première composition pénale va tenter d'endiguer les violences, mais ne sera pas suffisante.
Une enfance déchirée
Le mis en cause répond aux questions de la présidente, qui s'assure à chaque fois qu'il en a bien compris tout le sens. L'homme a admis sans difficulté les faits qui lui sont reprochés. Il reconnaît avoir secoué l'enfant et l'avoir bousculée contre le rebord du lit. Le médecin a tout de suite diagnostiqué l'intervention d'un tiers et prononcé un jour d'ITT. Visiblement, le papa est très émotif et ses tremblements continus attestent d'un suivi médical. Il est sous curatelle et a lui aussi vécu une enfance déchirée, pendant laquelle il a été placé en famille d'accueil.
L'avocate représentant les intérêts de la petite fille et du Conseil départemental rappelle que l'enfant n'a connu que la violence dans sa courte vie. Aujourd'hui, elle se frappe elle-même et risque d'avoir des séquelles toute sa vie.
Le parquet se montre à la fois inquiet de l'attitude du père, mais reconnaît aussi chez lui une altération du discernement.
Troubles psychologiques et parentalité
La défense se pose surtout la question de la parentalité quand on est atteint de troubles psychologiques : "Comment l'accompagner ?" Le verdict prononcé va tenir compte de tous ces éléments : le prévenu doit continuer les soins et il lui est interdit de rentrer en contact avec sa compagne, mais aussi avec sa fille en dehors du cadre juridique fixé. Le tribunal décide de lui retirer l'exercice de son autorité parentale. En d'autres termes, l'homme pourra voir sa fille, mais ne participera pas aux décisions concernant son éducation.
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